Turquie: Erdogan répond à la contestation en accusant les étudiants d’être des «terroristes»

Turquie: Erdogan répond à la contestation en accusant les étudiants d’être des «terroristes»

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assimilé mercredi 3 février les étudiants qui manifestent à travers le pays contre un recteur à des « terroristes ».

Le 1er janvier, le président turc nommait par décret à la tête d’une prestigieuse université d’Istanbul un homme proche du gouvernement, provoquant la colère immédiate des étudiants de l’université du Bosphore, un établissement anglophone qui avait jusqu’ici réussi à préserver une forme d’autonomie.

La police turque a arrêté mardi plus de 170 personnes participant à de nouvelles manifestations qui ne montrent aucun signe d’essoufflement, en dépit de la répression de plus en plus brutale des autorités. Les protestations sont devenues quotidiennes dans ce bastion universitaire où on parle de tout, y compris les sujets les plus sensibles en Turquie : féminicides, sort des kurdes, question arménienne, homosexualité…

Le pouvoir turc lui répond qu’il ne lâchera rien. Recep Tayyip Erdogan a lancé des accusations lourdes contre les étudiants : « Nous ne considérons pas que ces jeunes, qui sont des membres d’organisations terroristes, ont véritablement les valeurs nationales et morales de notre pays. Ce pays ne sera pas un pays dominé par les terroristes. Nous ne le permettrons pas. Ce pays ne revivra pas d’incidents tels que les événements de Gezi et ne permettra pas qu’il se reproduisent. »

Gezi, du nom de ce parc où est partie la contestation étudiante du printemps 2013. Deux ans plus tard, l’opposition réalisait une véritable percée aux législatives de juin 2015. Un gain électoral effacé par un nouveau scrutin moins de 6 mois plus tard. Mais dans un pays en pleine crise économique Recep Tayyip Erdogan se sait contesté et a déjà en ligne de mire la présidentielle de 2023 et son maintien au pouvoir.

RFI