Procès du 13-Novembre: un dispositif de sécurité et des moyens hors normes
Déjà qualifié d’historique, le procès des attentats du 13 novembre 2015 débute mercredi 8 septembre, pour un drame qui a fait 130 morts et 350 blessés. Un dispositif de sécurité exceptionnel est mis en place pendant les neuf mois de procédure, ainsi qu’une salle d’audience spécialement créée pour ce procès hors normes, qui jugera 20 personnes, dont 6 absentes car supposées mortes.
Alors que la menace terroriste est toujours élevée en France, la tenue de ce procès est considérée comme un événement à risque. Environ 1 800 parties civiles, 330 avocats et magistrats, mais aussi 20 accusés dont 14 seront présents au cœur de Paris. Sans oublier les 141 médias accrédités. Aucune faille ne doit donc exister.
Si la majeure partie du dispositif est bien sûr tenue secrète, un périmètre de sécurité très important sera mis en place tout autour du Palais de Justice sur l’Île de la Cité, avec pas moins de deux quais entièrement fermés à la circulation automobile et piétonne.
En plus de la sécurisation des alentours du Palais de Justice, des escortes des convois des accusés depuis leur lieu de détention jusqu’à la salle d’audience, deux fois par jour, seront sous très haute surveillance, avec la mobilisation de policiers d’élite, comme ceux du RAID.
Construction de la salle « des grands procès »
Les chiffres des différents acteurs de ce procès ont convaincu le ministère de la Justice de construire une salle d’audience dédiée, au sein du Palais de Justice.
C’est la salle « des grands procès » : 700 mètres carrés… qui ne suffiront pas, malgré tout, à accueillir tous les acteurs de ce rendez-vous judiciaire. Les audiences seront donc retransmises, en permanence, dans deux autres salles. Et lors des moments clés, ce sont 10 salles supplémentaires qui pourront être mises à disposition des parties civiles et des journalistes. La Cour d’assises pourra alors atteindre une capacité de 2 000 personnes.
Et parce que toutes les parties civiles ne pourront ou ne voudront pas assister à l’ensemble des audiences, elles auront accès à une web radio sécurisée, créée pour elles. Les débats y seront diffusés avec une demi-heure de décalage, en cas d’incident. Soit une première en France.
Par ailleurs, 10 cameras filmeront tout le procès, des images qui rejoindront les archives historiques de la justice. Il s’agira du 13e procès filmé en France, le dernier étant celui des auteurs des attentats de janvier 2015.
RFI