Pakistan: les réseaux sociaux bloqués, le climat anti-français perdure
Les réseaux sociaux sont suspendus au Pakistan : Youtube, Twitter, Facebook, Instagram ne fonctionnent pas. Le ministère de l »intérieur a ordonné cette suspension dans le cadre de la répression contre le TLP, le parti extrémiste religieux à l’origine des manifestations anti-France.
Le gouvernement pakistanais a ordonné le blocage des réseaux sociaux et des applications de messagerie instantanée de manière temporaire. Ce vendredi est jour de prière, l’occasion de rassemblements donc et les partis politiques utilisent fréquemment les réseaux sociaux pour mobiliser leurs militants. Depuis plusieurs jours des manifestations anti-françaises ont lieu dans le pays.
Le parti islamiste radical, le Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP), a partiellement bloqué en début de semaine les deux plus grandes villes du pays, Lahore (est) et Karachi (sud), ainsi que la capitale Islamabad (nord), pour réclamer l’expulsion de l’ambassadeur de France. Ils avaient formulé leur exigence dès novembre dernier après qu’Emmanuel Macron avait défendu le droit à la caricature. Depuis la France a réagi, via son ambassade, et conseillé à ses ressortissants de quitter le pays.
Manifestations à Lahore, deuxième ville du pays
Des manifestants du TLP sont toujours en sit-in dans la ville de Lahore dans l’est du Pakistan, rapporte notre correspondante, Sonia Ghezali.
Mohammad Sharif Rizvi, ne soutient pas les manifestations, mais il recommande la vigilance : « Les Français doivent être prudents car le danger est présent. Ce que leur président a dit a profondément blessé la population, y compris les enfants, car tout le monde ici aime le prophète Mohammad. Même si le gouvernement ne veut pas qu’ils partent, il y a des gens qui peuvent devenir violents s’ils savent qu’il y a des Français. Je conseille aux Français d’être vigilants et de ne pas aller dans des endroits où il y a du monde ».
Dans une supérette de la ville, même si les produits français sont toujours sur les étagères, le vendeur ne cache pas son hostilité à l’égard des Français : la plupart des gens ici pensent que les Français doivent partir du pays, que leurs produits doivent être interdits et que l’on ne doit pas avoir de relation avec eux.
Les Français se font passer pour des Allemands
À Islamabad, la capitale, peu de Français songent à partir comme ce résident qui préfère garder l’anonymat : « Nous, on fait vraiment profil bas, on ne parle jamais en français en public, on se présente toujours comme des Allemands quand on sort d’Islamabad ; on prend un certain nombre de mesures qui font qu’on se sent en sécurité parce qu’on fait le maximum pour ne pas être visible ».
Il n’envisagera le départ avec sa famille que si la situation se détériore.
Avec RFI