L’ouragan Elsa menace les Caraïbes

L’ouragan Elsa menace les Caraïbes

L’ouragan Elsa s’est engouffré samedi matin dans les Caraïbes, accompagné par des vents puissants et menaçant de nouvelles dévastations en Haïti, déjà sinistré par les violences entre gangs. 

Premier ouragan de la saison dans l’Atlantique, Elsa, classé 1 sur l’échelle de Saffir-Simpson, qui en compte 5, s’est légèrement affaibli dans la nuit de vendredi à samedi, avec des rafales allant jusqu’à 120 km/h.

À 5 h locales samedi il se trouvait au sud de l’île d’Hispaniola, sur laquelle se trouvent à la fois Haïti et la République dominicaine, et se dirigeait vers le Nord-Ouest, a indiqué le Centre national des ouragans (NHC) américain.

Selon les prévisions du NHC, « Elsa se rapprochera de la côte sud d’Hispaniola aujourd’hui (samedi) et dans la nuit, puis de la Jamaïque et de parties de l’est de Cuba dimanche », pouvant soulever sur son passage le niveau de la mer de 1 mètre à 1,5 mètre.

« D’ici lundi, Elsa devrait passer au-dessus du centre et de l’ouest de Cuba pour se diriger vers le détroit de Floride », selon la même source.

Les autorités haïtiennes, qui ont décrété vendredi l’alerte de vigilance au niveau orange, ont annoncé craindre de manquer de fournitures d’urgence, comme l’eau et la nourriture, les stocks de secours ayant été utilisés pour aider les milliers de personnes déplacées par les violences entre gangs.

« Depuis le début du mois de juin, nous avons eu des déplacés au niveau de la zone métropolitaine pour lesquels nous avons dû mobiliser une partie de nos ressources qui étaient préparées pour la saison cyclonique », a déclaré à l’AFP Jerry Chandler, directeur de la protection civile haïtienne.

Cela fait un mois que des milliers d’habitants de plusieurs quartiers très pauvres de la capitale Port-au-Prince, théâtres d’affrontements entre gangs, ont été contraints de fuir leur logement.

Si certains ont pu trouver refuge chez des proches, des milliers survivent dans des gymnases, écoles ou bâtiments publics où l’État et ses partenaires humanitaires s’activent pour répondre à leurs besoins en eau et en nourriture.

À quelques heures du début des intempéries, la protection civile haïtienne travaillait à renflouer les stocks de denrées alimentaires et de matériel d’urgence, mais la profonde crise sécuritaire que connaît le pays complique encore la tâche.

Les gangs, qui contrôlent une partie de l’unique route nationale reliant les départements du Sud à la capitale, empêchent la libre circulation des marchandises.

Même si les autorités disposaient de stocks suffisants, « il faudrait pouvoir les acheminer. Pour pouvoir accéder aux départements qui sont menacés, dans le Sud, nous devons passer dans les +zones rouges+ », a expliqué Jerry Chandler.

En octobre 2016, le sud d’Haïti avait été ravagé par l’ouragan Matthew, de catégorie 4, qui avait entraîné la mort de plus de 500 personnes et causé près de 2 milliards de dollars de dégâts.

Journal de Montréal