Le nord de l’Algérie vient à bout des violents feux de forêt

Le nord de l’Algérie vient à bout des violents feux de forêt

Il n’y a plus un seul feu de forêt en Algérie, a fait savoir, mercredi, la Protection civile algérienne. Les incendies qui ont ravagé le nord du pays pendant plus d’une semaine, et fait au moins 90 morts, sont définitivement éteints. Vingt-deux suspects sont en détention.

« Aucun incendie de forêt n’a été enregistré » a annoncé, mercredi 18 août, la Protection civile algérienne dans un communiqué. Les feux qui ont ravagé le nord de l’Algérie durant plus d’une semaine et fait au moins 90 morts, ont été éteints. 

Les sept foyers restants ont été neutralisés par les équipes de la Protection civile dans six wilayas (préfectures), selon le communiqué.

Les gigantesques incendies, qui avaient débuté le 9 août, ont détruit des dizaines de milliers d’hectares de forêts dans 26 wilayas sur les 58 que compte l’Algérie. Parmi les victimes, au moins 90, on dénombre 33 militaires, selon divers bilans des autorités locales et le ministère de la Défense.

Vague de solidarité

Pour combattre les flammes, l’armée algérienne a mobilisé cinq hélicoptères russes Mi-26 et la Protection civile, trois hélicoptères bombardiers d’eau.

Les autorités ont aussi pu compter sur le renfort de deux bombardiers d’eau français, mis à disposition via l’Union européenne, et d’un autre appareil espagnol.

Devant l’ampleur de la catastrophe et leur manque d’anticipation et de prévention, Alger a acheté quatre avions bombardiers d’eau russes Beriev-200.

Les sinistres ont déclenché une vague de solidarité dans toute l’Algérie et au sein de la diaspora. 

Des incendies d’origine « criminelle » 

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la plupart des incendies étaient d’origine « criminelle » et a indiqué l’arrestation de 22 suspects.

Mais au-delà des pertes humaines et matérielles, et des carences des pouvoirs publics mises en lumière lors de ces incendies, l’Algérie a été profondément choquée par le lynchage et l’immolation d’un homme accusé à tort de pyromanie en Kabylie, la région la plus touchée par les feux.

Soixante-et-un suspects ont été arrêtés à la suite de la mort de Djamel Ben Ismaïl, selon la police algérienne qui a implicitement accusé le mouvement indépendantiste kabyle d’être impliqué dans le meurtre du jeune homme et les incendies.

Les indépendantistes kabyles demandent une « enquête internationale »

Mis en cause, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste), une organisation classée comme « terroriste » en Algérie, a rejeté ces accusations et appelé, mercredi, à une enquête internationale.

« Nous demandons une enquête internationale et sur ce jeune homme qui a été immolé et sur les incendies », a déclaré à l’AFP Aksel Ameziane, porte-parole de « l’Anavad » ou « gouvernement provisoire kabyle », une association fondée par le MAK. 

Pays le plus étendu d’Afrique, l’Algérie ne compte que 4,1 millions d’hectares de forêts, avec un maigre taux de reboisement de 1,76 %.

Chaque année, le nord du pays est touché par des feux de forêt, mais ce phénomène s’accentue. Le réchauffement du climat augmente la probabilité des canicules et des sécheresses et par ricochet, des incendies. En 2020, près de 44 000 hectares sont partis en fumée, un chiffre qui devrait être largement dépassé en 2021.

France 24 (Avec AFP)