Le bitcoin dépasse 50.000 dollars et intéresse Wall Street
Le prix du bitcoin s’est envolé à plus de 50.000 dollars mardi, galvanisé par l’intérêt de grandes banques, d’entreprises comme Tesla et d’investisseurs à l’appétit pour le risque aiguisé.
Vers 12H35 GMT (13H35 à Paris), le bitcoin est monté jusqu’à 50.547,70 dollars, un plus haut historique.
Il a ensuite reculé pour coûter vers 13H35 GMT 49.130,50 dollars, en progression de 1,9% sur la séance et de près de 70% depuis le début de l’année.
Après une performance vertigineuse en 2020, le bitcoin a vu sa valeur quintupler depuis un an. Avec plus de 18,6 millions de bitcoins émis depuis sa création par des anonymes en 2008, l’ensemble du marché vaut théoriquement plus de 923 milliards de dollars.
Si certains observateurs du marché se méfient de la volatilité de ce marché décentralisé et qui ne repose sur aucun actif, d’autres estiment que la situation est bien différente de 2017, quand les prix avaient grimpé avec un entrain encore plus soutenu avant de s’écraser début 2018.
« Un intérêt de plus en plus marqué du monde des affaires pour les cryptomonnaies a transformé le marché par rapport à 2017 », commente Neil Wilson, analyste chez Markets.com.
La semaine dernière, le constructeur automobile électrique Tesla a créé la surprise en annonçant avoir investi 1,5 milliard de dollars de sa trésorerie en bitcoin.
Le patron de Tesla et homme le plus riche du monde, Elon Musk, n’hésite pas à vanter les mérites des cryptomonnaies sur les réseaux sociaux.
-« Démocratisation » –
Mardi, le groupe MicroStrategy, un éditeur de logiciel américain de taille moyenne qui a fait le pari fin 2020 d’investir massivement dans le bitcoin, pour permettre aux investisseurs de Wall Street de miser sur la cryptomonnaie en achetant leur action, a annoncé une levée de fonds de 600 millions de dollars « pour acheter des bitcoins ».
Par ailleurs, les groupes bancaires et financiers s’intéressent de plus en plus au bitcoin: la plus vieille banque de Wall Street BNY Mellon et MasterCard ont suivi l’exemple la semaine dernière du géant BlackRock ou du service de paiement Paypal, qui ont annoncé de nouveaux projets sur les cryptomonnaies ces derniers mois.
« L’approbation d’un fonds indiciel bitcoin négocié en Bourse au Canada alimente les espoirs », ajoute Timo Emden, analyste spécialisé dans les cryptomonnaies basé en Allemagne, qui juge que si un produit financier similaire était approuvé aux Etats-Unis, ce serait la preuve d’une « démocratisation » totale des cryptomonnaies.
Le marché des cryptomonnaies ne fait cependant pas l’unanimité: plusieurs banquiers centraux ont écarté l’idée de considérer le bitcoin comme une monnaie à part entière.
-Banques centrales contre crypto-
« Je ne pense pas que les monnaies numériques telles qu’elles ont été conçues à l’origine » répondent aux critères « de gouvernance d’une monnaie numérique durable », a déclaré le gouverneur de la banque d’Angleterre Andrew Bailey fin janvier.
Pourtant, la politique monétaire des banques centrales profite aux cryptomonnaies. Pour tenter d’empêcher le naufrage économique promis par la pandémie de Covid-19, les institutions ont adopté des taux très bas ou négatifs et inondent le marché de liquidité, ce qui pousse les investisseurs vers les actifs les plus risqués.
Et pour certains, puisque le bitcoin dépend d’un réseau décentralisé et ne pourra jamais être influencée par une politique monétaire de la même manière que l’euro ou le dollar, c’est l’investissement parfait pour se prémunir de l’inflation.
Pour d’autres, l’achat de bitcoin représente simplement « une peur de manquer le train », a estimé Naeem Aslam, analyste chez Ava Trade.
France 24 avec AFP