L’Algérie se dote d’un nouveau gouvernement, la moitié de l’équipe sortante reconduite

L’Algérie se dote d’un nouveau gouvernement, la moitié de l’équipe sortante reconduite

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a dévoilé, mercredi, la composition du nouveau gouvernement, après les législatives du 12 juin. Les principaux ministres sortants sont reconduits, à l’exception des portefeuilles des Affaires étrangères et de la Justice, selon un communiqué officiel. 

Trois semaines après les élections législatives, l’Algérie a un nouveau gouvernement. Le président Abdelmadjid Tebboune a dévoilé, mercredi 7 juillet, les noms des 34 membres de cette équipe dont 17 ont été reconduits. 

Aux Affaires étrangères, Sabri Boukadoum est remplacé par l’ex-diplomate Ramtane Lamamra, vétéran des chancelleries, déjà chargé des affaires diplomatiques à l’époque du président Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné en avril 2019.

Abderrachid Tebbi, ancien président de la Cour suprême, devient garde des Sceaux à la place de l’impopulaire Belkacem Zeghmati.

En ce qui concerne les médias, Ammar Belhimer conserve le fauteuil de ministre de la Communication mais il n’est plus porte-parole du gouvernement.

Le 30 juin, Abdelmadjid Tebboune avait nommé Premier ministre Aïmène Benabderahmane, un technocrate de 53 ans, ministre des Finances dans l’équipe précédente. Il va garder ses fonctions de grand argentier.

La composition du gouvernement ne semble pas augurer de changement majeur de politique.

Promesse de changement après les législatives 

Le 1er mars, lors d’un remaniement ministériel mineur, le président Tebboune avait pourtant affirmé qu’un changement profond du gouvernement interviendrait après les élections législatives.

Le scrutin du 12 juin a été remporté par le Front de libération nationale (FLN, au pouvoir), et des indépendants ralliés au chef de l’État et des petits partis proches du pouvoir.

Le vote a été marqué par une abstention record (77 %), dans un pays plongé dans une impasse politique depuis le début, en 2019, du soulèvement populaire du Hirak et sur fond de répression généralisée.

Ces élections avaient été rejetées par une partie de l’opposition et le Hirak qui réclame un changement radical du « système » politique en place depuis l’indépendance (1962).

Le pouvoir est aujourd’hui déterminé à poursuivre sa normalisation politique et institutionnelle après le séisme du Hirak, aujourd’hui affaibli par la répression et les divisions, mais en ignorant les revendications de la rue : État de droit, transition démocratique, souveraineté populaire, justice indépendante.

La nouvelle assemblée nationale doit entrer en fonction jeudi.

AFP