Fusillade dans le Colorado : le suspect de 21 ans inculpé
Aux États-Unis, un homme âgé de 21 ans fait face à dix chefs d’accusation de meurtre après une fusillade de masse lundi dans un supermarché de la ville de Boulder, dans le Colorado. Les autorités n’ont pas établi dans l’immédiat les motivations du suspect.
Un jeune homme de 21 ans a été inculpé, mardi 23 mars, pour la tuerie la veille dans un supermarché de Boulder, dans le Colorado, au cours de laquelle dix personnes dont un policier ont été tuées par balle, relançant le débat sur la prolifération des armes à feu aux États-Unis.
Ce nouveau massacre est intervenu moins d’une semaine après qu’un homme a abattu huit personnes dans des salons de massage asiatiques d’Atlanta, en Géorgie. Une succession de drames qui a entraîné des appels pressants à agir, auprès de l’administration démocrate et des élus.
Des motivations encore inconnues
Identifié comme Ahmad Alissa, le suspect a été blessé à la jambe et hospitalisé. Il se trouve dans un « état stable » et doit être bientôt transféré vers une prison, a déclaré Maris Herold, la cheffe de la police de Boulder. « Il a été inculpé de dix meurtres », a-t-elle précisé. Son mobile n’est pas encore connu, selon les autorités.
Toutes les victimes ont été identifiées et étaient âgées de 20 à 65 ans, d’après la même source. Le policier décédé était père de sept enfants. « Mon cœur saigne aujourd’hui », a dit mardi le gouverneur du Colorado, Jared Polis. « Et je pense que tous nos cœurs saignent (…) en raison de cette tragédie insensée. »
« Nous allons nous assurer que le suspect rende des comptes pour ce qu’il a fait hier », a de son côté déclaré le procureur Michael Dougherty, au cours de la même conférence de presse.
Le président Joe Biden, régulièrement tenu au courant des développements, a ordonné que les drapeaux soient mis en berne à la Maison Blanche. Il a également appelé le Congrès à agir sur les armes à feu.
Le tireur est accusé d’avoir abattu dix personnes lundi après-midi dans ou autour du magasin King Soopers de Boulder. Des images diffusées en direct ont montré un homme, seulement vêtu d’un short de sport, emmené par des policiers hors du magasin. Les mains menottées dans le dos, il semblait blessé à la jambe, avec des traces de sang.
Selon des médias américains, l’homme était équipé d’un fusil d’assaut de type AR-15, arme souvent utilisée dans des tueries. Des témoins avaient indiqué avoir d’abord entendu plusieurs coups de feu à l’extérieur du magasin King Soopers.
Un mal récurrent
Les fusillades de ce type, notamment dans les écoles, les centres commerciaux ou les lieux de culte, sont un mal récurrent des États-Unis et les gouvernements successifs ont été impuissants à endiguer la multiplication de ces tueries.
« Il faut agir maintenant pour empêcher ce fléau de continuer à ravager notre population », a dit la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a de son côté dénoncé une « épidémie continue de violence par armes à feu qui vole des vies innocentes avec une alarmante régularité ».
« Nous n’accepterons pas la violence par armes à feu dans nos supermarchés, les salons de massage et nos maisons comme une banalité. Il est plus que temps pour nos dirigeants d’agir et de nous protéger de la violence des armes », a réclamé Shannon Watts, la fondatrice de l’organisation Moms Demand Action.
Mais l’hypothèse d’un durcissement des lois sur les armes reste improbable compte tenu de l’opposition des républicains.
Le Colorado a déjà connu deux des pires tueries de l’histoire américaine. En 1999, deux adolescents avaient tué 12 camarades de classe et un enseignant dans leur lycée de Columbine. Et en 2012, un homme lourdement armé avait abattu 12 personnes dans un cinéma d’Aurora.
La ville de Boulder avait décrété une interdiction sur les « armes de type fusil d’assaut » et les chargeurs à grande capacité après une fusillade dans un lycée de Parkland (17 morts), en Floride, en 2018. Mais selon le journal Denver Post, un juge a suspendu cette interdiction la semaine dernière, une décision saluée par la National Rifle Association (NRA), le premier lobby des armes.
France 24 avec AFP et Reuters