En Sibérie, les feux de forêt ont déjà ravagé 1,5 million d’hectares
Une impressionnante vague de chaleur dans l’une des régions les plus froides du monde a déclenché des incendies dans la forêt russe. Générant une épaisse fumée toxique, ils menacent la ville sibérienne de Iakoutsk d’une “airpocalypse”, rapporte The Guardian.
Il s’agit probablement de “l’un des pires épisodes de pollution atmosphérique jamais enregistrés dans le monde”, commente The Guardian au sujet des immenses feux de forêts qui ravagent la région de Yakoutie, en Sibérie. En deux mois, ces incendies ont déjà ravagé 1,5 million d’hectares et rejeté l’équivalent de 150 mégatonnes de dioxyde de carbone dans l’air.
“Nous vivons l’été le plus chaud, le plus sec depuis que l’on a commencé à effectuer des mesures météorologiques, à la fin du XIXe siècle”, a déclaré Aisen Nikolaev, le chef du gouvernement de la région de Yakoutie, relate The Moscow Times.
L’armée russe a déployé des moyens aériens pour lutter contre les flammes et, sur le terrain, plus de 2 000 pompiers ont été mobilisés.
Les feux, qui ravagent chaque été les forêts russes, “ont gagné en intensité ces dernières années alors que toute la toundra du nord de la Sibérie connaît des températures anormalement élevées”, rapporte ABC. L’année dernière, la région avait déjà atteint un record de chaleur.
Une “airpocalypse” à Iakoutsk
Les autorités locales ont recommandé aux 320 000 habitants de la région sibérienne de rester chez eux pour se protéger des gaz toxiques apportés par la fumée. La ville de Iakoutsk est gravement menacée d’une “airpocalypse” – un niveau extrême de pollution de l’air – comme l’explique The Guardian :
D’après les spécialistes des analyses par satellite, les niveaux régionaux de PM2,5 – de petites particules qui peuvent pénétrer dans le système sanguin et endommager les organes de l’homme – ont augmenté et dépassé les 1 000 microgrammes par mètre cube ces derniers jours, soit plus de quarante fois les niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé.”
Une crise climatique d’origine humaine
À l’image de la plupart des catastrophes climatiques récentes, les scientifiques estiment que ce dérèglement climatique est d’origine humaine. Sont mis en cause notamment les émissions industrielles, les gaz d’échappement, la déforestation et d’autres activités humaines.
Ces crises climatiques ne sont pas près de s’arrêter. “Les scientifiques de l’université d’Alaska prédisent que la Sibérie, l’Alaska et d’autres régions septentrionales de la planète vont connaître de plus en plus d’incendies durant ce siècle à cause de l’accélération de la crise climatique”, alerte The Moscow Times.
Une accélération du dégel du permafrost et des tourbières est particulièrement à craindre avec ces récents incendies.
The Gardian