Crise diplomatique entre Riyad et Beyrouth: réactions mitigées des dirigeants libanais
Une crise diplomatique a éclaté entre l’Arabie saoudite et le Liban après des propos du ministre de l’Information libanais, Georges Cordahi, critiquant la guerre au Yémen, un mois avant sa nomination au gouvernement. Riyad a rappelé vendredi son ambassadeur à Beyrouth et a donné 48 heures à l’ambassadeur du Liban pour quitter le royaume. Les autorités saoudiennes ont aussi annoncé la suspension des échanges commerciaux entre les deux pays. Les dirigeants libanais ont réagi timidement à la mesure inédite dans les annales diplomatiques des deux pays.
Le Premier ministre Najib Mikati a regretté « profondément la décision du royaume ». Il a « espéré » une reconsidération de cette mesure et réaffirmé son « rejet ferme et catégorique de tout ce qui nuit aux relations fraternelles profondes avec le royaume ».
Comme toujours, la classe politique est divisée entre partisans et opposants à la mesure saoudienne. Dans une série de tweets, l’ex-Premier ministre Saad Hariri a fait assumer au Hezbollah la dégradation sans précédent des relations entre le Liban et les pays du Golfe, où vivent et travaillent près de 400 000 libanais. « Nous sommes tombés en enfer », a-t-il dit en réclamant la fin de ce qu’il appelle « la mainmise de l’Iran » sur le pays du cèdre.
والمسؤولية اولاً واخيراً تقع في هذا المجال على حزب الله الذي يشهر العداء للعرب ودول الخليج العربي، وعلى العهد الذي يسلم مقادير الامور لاقزام السياسة والاعلام والمتطاولين على كرامة القيادات العربية.
— Saad Hariri (@saadhariri) October 29, 2021
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Une riposte face à l’avancée des Houthis ?
Pour de nombreux observateurs, la réaction saoudienne aux propos du ministre Georges Cordahi est démesurée. Des personnalités proches de l’Arabie saoudite, comme le leader druze Walid Joumblatt, ont déjà utilisé le mot « absurde » pour qualifier le conflit au Yémen, sans s’attirer la colère de Riyad.
Pour le quotidien Al-Akhbar, proche du Hezbollah, les mesures de rétorsions saoudiennes sont en réalité une riposte à l’avancée des rebelles houthis soutenus par le Hezbollah et l’Iran autour de Marib. La chute de cette ville du nord du Yémen serait une défaite majeure pour la coalition menée par le royaume.