Crise des sous-marins : l’ambassadeur français va retourner à Washington
Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone, mercredi, avec Joe Biden sur la crise ouverte entre Paris et Washington, au cours d' »un échange de clarification » à propos d’un contrat de sous-marins avec l’Australie. La France promet de renvoyer son ambassadeur à Washington. Une rencontre entre les deux chefs d’État est prévue à la fin du mois d’octobre.
Le chef de l’État français Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone, mercredi 22 septembre, avec le président américain Joe Biden sur la crise ouverte entre Paris et Washington à propos d’un contrat de sous-marins avec l’Australie.
Dans un communiqué commun les deux chefs d’État ont jugé que « des consultations ouvertes auraient permis d’éviter » la crise entre la France et les États-Unis et ont annoncé des « consultations approfondies » pour garantir la « confiance ».
Emmanuel Macron et Joe Biden ont prévu de se rencontrer fin octobre en Europe, a indiqué la présidence française. L’ambassadeur de France aux États-Unis retournera la semaine prochaine à Washington.
Question de confiance
Il s’agissait d »un échange de clarification », à « la demande du président des États-Unis », pour « clarifier à la fois les conditions dans lesquelles cette annonce a été décidée et clarifier aussi les conditions d’un réengagement américain dans une relation d’alliés », avait annoncé plus tôt le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal à l’issue du Conseil des ministres.
Emmanuel Macron en attendait « des clarifications sur le choix américain de tenir un allié européen à l’écart d’échanges structurants sur une coopération dans l’Indopacifique », avait expliqué plus tôt la présidence.
« Nous attendons de nos alliés qu’ils reconnaissent que les échanges et consultations qui auraient dû être conduites ne l’ont pas été et que cela pose une question de confiance dont il nous appartient désormais de tirer ensemble toutes les conséquences », selon elle.
Le chef de l’État français en attendait aussi « l’engagement sur cette base d’un processus solide défini dans le temps et de haut niveau, qui permette de créer les conditions d’un rétablissement de la confiance dans les actes et par des mesures concrètes et pas seulement par les mots ».
« Cela concerne notamment : l’importance stratégique de l’engagement français et européen dans l’Indopacifique ; la pleine reconnaissance par nos alliés américains de la nécessité de renforcer la souveraineté européenne ainsi que l’importance de l’engagement croissant des Européens pour leur défense et leur sécurité ; l’engagement commun dans la lutte contre le terrorisme », a détaillé l’Élysée.
Paris a « tout à fait le droit d’être en colère »
L’entretien entre Emmanuel Macron et Joe Biden intervenait alors que Paris ne décolère pas après l’annonce, le 15 septembre, d’une nouvelle alliance stratégique entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni (Aukus), qui a torpillé un méga-contrat de sous-marins français à Canberra.
Dans un entretien en anglais à France 24, l’ancien Premier ministre australien Kevin Rudd a déclaré que la France avait « tout à fait le droit d’être en colère » face à la perte soudaine de son contrat de sous-marins de plusieurs milliards d’euros avec l’Australie, après que Canberra a choisi d’acheter des sous-marins nucléaires américains à la place. Il a également appelé à une enquête parlementaire sur la décision du Premier ministre Scott Morrison.
France 24 (Avec AFP)