Chili: des émeutes après le décès d’un artiste de rue, tué par un carabinier

Chili: des émeutes après le décès d’un artiste de rue, tué par un carabinier

Des émeutes ont éclaté dans la petite ville de Panguipulli dans le sud du Chili ce vendredi 5 février au soir après la mort d’un jeune homme, tué par des tirs de la police. Plusieurs bâtiments publics ont été entièrement ou partiellement incendiés par des manifestants. Les rassemblements ont commencé après qu’un carabinier a tiré à bout portant sur une artiste de rue lors d’un contrôle d’identité.

Les images ont fait le tour des réseaux sociaux, vendredi après-midi : on y voit plusieurs policiers viser avec leur arme un jeune homme en pleine rue et en plein jour, sous les yeux de nombreux passants. L’homme s’approche alors brusquement de l’un des carabiniers, qui tire sur ses pieds puis sur son torse, à bout portant. Le jeune homme s’effondre au sol, tué sur le coup.

« Légitime défense »

Il s’agissait de « légitime défense », affirme rapidement la police, qui assure que l’homme portait une arme blanche. Plusieurs témoins, eux, soulignent qu’il s’agissait de sabres de cirque, dont les lames sont arrondies pour éviter les risques de blessures. Très vite, des habitants de cette petite ville du sud du pays (35 000 habitants, dans la région indigène mapuche) commencent à manifester contre la police puis attaquent la mairie, qui brûle entièrement, ainsi que le commissariat et le tribunal local.

Scandales de corruption

L’auteur des tirs a été arrêté, et le gouvernement a demandé à la police de fournir toutes les informations dont elle dispose dans cette affaire. L’opposition de gauche s’est, elle, indignée d’une nouvelle affaire de violences policières. Les faits interviennent alors que les carabiniers ont énormément chuté dans l’estime des Chiliens ces dernières années, après des scandales de corruption mais aussi la répression brutale du mouvement social d’octobre 2019, contre les inégalités dans le pays.

Par RFI