Assemblée générale de l’ONU: Joe Biden «travaille» pour le retour de l’Iran dans l’accord nucléaire
Le débat général de la 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU a débuté ce mardi 21 septembre. Le président américain Joe Biden a « tendu » la main à l’Iran et promis des efforts financiers pour lutter contre la pandémie et contre le changement climatique. De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a incité les États-Unis et la Chine au « dialogue » et à la « compréhension ».
Une centaine de chefs d’État et de gouvernement sont présents à New York malgré la pandémie de Covid-19, ainsi que des dizaines de ministres. Parmi eux, bien sûr, le président américain Joe Biden, qui s’exprimait pour la première fois devant l’Assemblée générale de l’ONU, en pleine crise des sous-marins. « Nous ne cherchons pas une nouvelle guerre froide ou un monde divisé en blocs », mais les États-Unis défendront leur place dans le monde « vigoureusement », a-t-il dit.
Les États-Unis reviendront pleinement dans l’accord sur le nucléaire iranien si l’Iran en « fait de même », a poursuivi le président américain, promettant d’empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique. « Les États-Unis restent déterminés, prêts à empêcher les armes nucléaires iraniennes », a-t-il ajouté. « Nous travaillons » avec les membres permanents du Conseil de sécurité (France, Royaume-Uni, Russie et Chine) ainsi qu’avec l’Allemagne « pour obtenir diplomatiquement et en toute sécurité le retour de l’Iran dans l’accord nucléaire » appelé JCPOA, a-t-il précisé.
Pour sa part, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Saïd Khatibzadeh, en déplacement à New York, a affirmé que les négociations sur le nucléaire iranien devraient reprendre « dans les prochaines semaines ».
L’affaire des sous-marins évoquée
Enfin, le président américain a également promis, mardi à la tribune des Nations unies, d’augmenter les efforts internationaux des États-Unis pour lutter à la fois contre la pandémie et contre le changement climatique. Et il a évoqué l’affaire des sous-marins pour l’Australie, bien sûr. Washington n’a pas d’allié « plus proche ou plus fiable » que Camberra, a-t-il dit, alors que les deux pays ont acté, avec le Royaume-Uni, de construire un nouveau partenariat de sécurité cette semaine.
Ce rapprochement s’est traduit par l’abandon d’une commande de sous-marins français par l’Australie, au profit de submersibles américains, et par une crise diplomatique avec Paris. En conférence de presse avec le président américain en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre australien a tenté de calmer le jeu. Scott Morrison a assuré que Washington et Canberra « tendaient la main » à leurs alliés, européens mais aussi asiatiques.
Guterres interpelle Washington et Pékin
Un peu plus tôt, dans son discours d’ouverture, le secrétaire général des Nations unies a mis en garde les États-Unis et la Chine contre une nouvelle dégradation du monde déjà « au bord du gouffre ». Antonio Guterres en a appelé à un dialogue entre Washington et Pékin, notamment dans la région du monde la plus scrutée et convoitée en ce moment : la zone indo-pacifique.
Il a tenu à alerter sur le risque d’un monde bipolaire prisonnier des tensions sino-américaines. « Nous sommes confrontés à la plus grande cascade de crises de notre vie, a-t-il relevé. Je crains que notre monde ne se dirige vers deux ensembles différents de règles économiques, commerciales, financières et technologiques, deux approches divergentes dans le développement de l’intelligence artificielle et, finalement, deux stratégies militaires et géopolitiques différentes. »
« Nous avons besoin de dialoguer. Nous avons besoin de compréhension. Nous devons investir dans la prévention, le maintien et la consolidation de la paix. Nous avons besoin de progrès en matière de désarmement nucléaire et dans nos efforts communs de lutte contre le terrorisme. Nous avons besoin d’actions ancrées dans le respect des droits humains », a insisté Antonio Guterres.
RFI