🪙 Une écrasante majorité de salvadoriens estiment que l’adoption du Bitcoin est un « échec »
Selon une étude, plus de 75% des personnes interrogées affirment n’avoir jamais utilisé la cryptomonnaie en 2022 alors que le Salvador a adopté le bitcoin comme monnaie légale un an auparavant.
Le bitcoin, dont les cours sont à la baisse, est utilisé par une minorité de Salvadoriens, qui considèrent ce pari emblématique du président Nayib Bukele comme « un échec », selon une enquête universitaire publiée mardi.
Quelque 75,6% des personnes interrogées disent n’avoir jamais utilisé la cryptomonnaie en 2022, et 77% considèrent que son adoption il y a 14 mois comme monnaie légale, à côté du dollar, « a été un échec », révèle le sondage mené par l’Université jésuite d’Amérique centrale (UCA).
Le bitcoin « est la mesure la plus impopulaire du gouvernement, la plus critiquée et la plus mal appréciée », a déclaré le recteur de l’UCA, Andreu Oliva, commentant les résultats de l’étude.
L’idée du président Bukele était de favoriser les transferts d’argent des quelque 3 millions d’émigrés, principalement aux Etats-Unis, vers leurs proches restés au pays, en économisant les frais bancaires. Un enjeu stratégique, puisque ces transferts pèsent plus du quart du PIB du Salvador.
Moins de 2 % des envois
Mais selon les données de la Banque centrale salvadorienne début septembre, un an après l’instauration du bitcoin, « moins de 2% » des envois d’argent des émigrés sont passés par la cryptomonnaie.
En septembre 2021, le bitcoin tournait autour de 45.000 dollars, puis en novembre il a atteint 68.000 dollars mais après une chute vertigineuse il se négocie actuellement sous les 20.000 dollars.
Profitant de la dégringolade du prix, le président Bukele a acheté 80 bitcoins avec des fonds publics en juillet, portant le total des réserves du Salvador à 2.381 unités.
Selon l’étude de l’UCA, 77% de Salvadoriens estiment que leur président « ne devrait pas continuer à dépenser l’argent public pour acheter du bitcoin ».
L’enquête s’est également penchée sur le régime d’exception en place au Salvador depuis mars dans le cadre de la « guerre » aux gangs décrétée par M. Bukele, qui a entraîné l’arrestation de 55.000 membres présumés de bandes criminelles, les redoutables « maras ». La population l’approuve toujours massivement, à 75,9%, mais à neuf points de moins qu’en mai (84,8%).
BFMTV avec AFP