🪐 Notre système solaire a peut-être abrité une Jupiter titanesque, presque une seconde étoile

🪐 Notre système solaire a peut-être abrité une Jupiter titanesque, presque une seconde étoile

Une étude récente propose que Jupiter, la plus grande planète de notre système solaire, fut autrefois bien plus massive et volumineuse, proche d’un objet intermédiaire entre planète géante et étoile naine.

Notre système solaire, tel que nous le connaissons, est centré autour du Soleil et comprend huit planètes — quatre telluriques internes (Mercure, Vénus, Terre, Mars) puis quatre géantes gazeuses externes (Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune). Parmi elles, Jupiter se distingue par sa taille colossale : un rayon moyen d’environ 69 911 km, soit environ 11 fois celui de la Terre, et une masse représentant plus de 300 fois celle de notre planète.

Mais selon les travaux de deux astrophysiciens, Konstantin Batygin (Caltech) et Fred Adams (université du Michigan), Jupiter aurait été 2 à 2,5 fois plus grande au début de sa formation, il y a environ 3,8 milliards d’années.

Des indices gravitationnels dans les trajectoires satellites

L’étude s’appuie sur l’analyse fine des mouvements de deux petits satellites joviens, Amalthée et Thèbe, ainsi que sur un phénomène particulier observé au niveau de l’équateur de Jupiter, lié à ses « marées » dues à l’absence de surface solide. Ces données témoigneraient d’une ancienne circonférence plus étendue de Jupiter, preuve de sa jeunesse et de sa taille passée.

Une croissance rapide, un champ magnétique intense

À cette époque, Jupiter possédait un champ magnétique jusqu’à 50 fois plus puissant qu’aujourd’hui. Ce champ permettait à la planète de capter massivement la matière environnante, alimentant ainsi une croissance rapide. Progressivement, sous l’effet de la gravité, Jupiter s’est contractée, devenant plus dense et prenant la forme que nous lui connaissons.

Les scientifiques avancent même qu’avec une masse 85 fois supérieure à la masse terrestre, Jupiter aurait pu déclencher une réaction de fusion nucléaire en son cœur, ce qui en aurait fait une étoile naine — un second astre lumineux, à l’image d’un système binaire.

Un impact décisif sur la formation du système solaire

Cette phase titanesque de Jupiter n’est pas anodine : la géante gazeuse a joué un rôle majeur dans la dynamique gravitationnelle du système solaire. En attirant et stabilisant de nombreux astéroïdes, elle a protégé le système solaire interne, contribuant ainsi à la formation stable des planètes telluriques, dont la Terre. Ce rôle a sans doute été crucial pour la naissance et le maintien des conditions propices à la vie.

En somme, Jupiter aurait traversé une phase de croissance et de grandeur exceptionnelle, presque capable d’allumer une étoile, marquant une adolescence tumultueuse de notre système solaire qui a façonné son architecture actuelle. Une découverte fascinante qui éclaire d’un jour nouveau la formation des planètes et l’histoire de notre environnement cosmique.