🦅 Un oiseau vole 13.560 km sans escale et établit un nouveau record
13.560 km, 11 jours de vol, sans escale, sans boire ni manger, telle est l’incroyable performance d’un… jeune oiseau de 2 ans: une barge rousse qui a relié l’île de Tasmanie depuis l’Alaska pour établir, en octobre dernier, un nouveau record de migration extrême.
Les barges rousses sont réputées pour leurs très longues migrations, et celles d’Alaska encore davantage, à l’image de “234684″, le nom de code de la championne dont le vol direct vers la Tasmanie (île du sud de l’Australie), suivi par GPS, vient d’être homologué par le livre de référence: le Guinness des records.
Une endurance forcée
Une endurance quelque peu… contrainte et forcée, confie l’ornithologue Maxime Zucca, à France info: “Entre l’Alaska, où elles nichent, et la Nouvelle-Zélande, où elles passent l’hiver, il n’y a pas de lieu pour refaire des réserves de graisse, même si l’on trouve quelques atolls”, commente-t-il. Le vol sans escale permet, en outre, de “limiter les risques de maladie et de gagner du temps”.
Comment est-ce possible?
Un tel voyage se prépare évidemment méticuleusement. Avant d’élancer, la barge rousse s’engraisse littéralement dans le delta du Yukon, en Alaska, riche “en vasières”. L’oiseau grossit alors de 50% pour passer de 200 à 300 grammes. Puis, il observe une période de jeûne de quelques jours « pour trouver le bon équilibre entre réserves de graisse et poids” idéal “pour le vol”, précise Maxime Zucca. La barge emprunte ensuite les vents porteurs, “entre 3.000 et 5.000 m d’altitude”.
Sieste en plein vol
Et si elle ne se pose pas sur la terre ferme, elle se repose néanmoins… en plein vol: “L’hypothèse est que, comme d’autres oiseaux ou les dauphins, la barge rousse rentre dans un sommeil unihémisphérique”, explique l’expert de la migration, soit une variété de sommeil durant laquelle un seul hémisphère cérébral est au repos tandis que l’autre reste éveillé, ce qui lui permet de continuer à battre des ailes pendant ses (courtes) siestes…
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