🛰 Les astronautes de l’ISS contraints de se mettre à l’abri après une véritable menace de bombardement sur la station
Les résidents de la station spatiale ont dû activer la procédure d’évacuation après l’explosion soudaine d’un engin russe, bien trop près de l’ISS. L’alerte a été levée, mais les questions demeurent.
Ce n’était pas un exercice. Les résidents de la station spatiale internationale (ISS) ont dû activer la procédure “safe haven” ce mercredi, a révélé la NASA durant la nuit de jeudi à vendredi, heure belge. Les six astronautes présents à bord, cinq Américains et un Russe, ont reçu l’ordre de se précipiter tous dans le vaisseau amarré à l’ISS qui les avait emmenés en premier lieu. L’alerte a duré plus d’une heure avant d’être levée, a précisé l’agence spatiale américaine.
En cas de danger imminent pour l’ISS, les astronautes étaient donc prêts à évacuer le navire. Car celui-ci courait le risque réel d’être bombardé de débris spatiaux. En cause: un satellite russe d’observation, nommé Resurs-P1. Celui-ci, qui évolue à 355 km d’altitude en orbite basse, est hors d’usage depuis 2022 suite à un problème technique, et il semblait se diriger vers une trajectoire de désorbitage, pour brûler dans l’atmosphère. Mais ce mercredi, il a soudainement explosé, créant des centaines de débris projetés à toute vitesse à travers l’espace.
Des débris qui deviennent de dangereux projectiles
La cause de cette explosion demeure inconnue. Mais le Commandement spatial américain (Space Force), qui dispose d’un réseau mondial de radars de surveillance de l’espace, a déclaré qu’elle avait créé “plus de 100 morceaux de débris traçables”. L’entreprise américaine de suivi spatial LeoLabs estime même en avoir détecté 180, tous grands d’au moins 10 cm. “En raison de la faible orbite de ce nuage de débris, nous estimons qu’il faudra des semaines à des mois avant que le danger ne soit passé”, a déclaré LeoLabs dans un communiqué à Reuters.
Ces débris deviennent autant de dangereux projectiles, lancés à toute vitesse dans l’espace avant qu’ils ne brulent dans l’atmosphère terrestre. Un tel nuage de débris, lancés par surprise, pourrait véritablement bombarder l’ISS et faire courir le plus grand danger à ses occupants.
La Space Force estime le plus gros du danger passé pour ses propres satellites et pour l’ISS, mais ces débris s’ajoutent aux milliers déjà présents autour de notre planète, qui deviennent toujours plus dangereux pour la navigation spatiale.
Que font les Russes?
La destruction de ce satellite était-elle accidentelle? Vu les risques encourus, y compris par un de ses cosmonautes, on pourrait penser que l’agence russe ROscosmos n’y est pour rien. Celle-ci n’a pas fait de commentaire.
Mais il ne faut pas oublier que les Russes ont développé des armes antisatellites, qu’ils essaient parfois sur leurs propres engins hors d’usage. On parle de missile antisatellite tiré depuis le sol, ou arme sol-espace : Asat. Le satellite est bien passé 88 minutes avant sa destruction au-dessus du cosmodrome de Plesetsk, au nord de Moscou, d’où vient habituellement ce genre de projectile. Mais aucun signe de tir d’un missile n’a été détecté, ni depuis le territoire russe, ni depuis un navire en mer.
“J’ai du mal à croire qu’ils utiliseraient un si grand satellite comme cible Asat”, estime auprès du Guardian Jonathan McDowell, astronome à Harvard. “Mais, avec les Russes de nos jours, qui sait.”
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