💰 L’euro a atteint la parité avec le dollar, une première depuis vingt ans

💰 L’euro a atteint la parité avec le dollar, une première depuis vingt ans

L’euro est tombé à la même valeur que le dollar, mardi 12 juillet. Un seuil qui n’avait pas été atteint depuis 2002, l’année de sa mise en circulation. Le dollar s’est brièvement échangé à pour 1 euro vers 11 h 50 à Paris. L’énergie russe est « au cœur de la tourmente » en Europe.

L’euro est tombé mardi 12 juillet 2022 à un dollar, seuil qui n’avait pas été atteint depuis l’année de sa mise en circulation il y a deux décennies, plombé par le risque d’une coupure des approvisionnements russes en gaz pour l’Union européenne.

Les investisseurs privilégiaient le billet vert qui a gagné près de 14 % depuis le début de l’année et s’est brièvement échangé à 1 dollar pour 1 euro, un sommet depuis décembre 2002, quand les interrogations sur la toute nouvelle monnaie unique pesaient sur son cours.

L’énergie russe « au cœur de la tourmente en Europe »

Le marché s’inquiète d’une crise énergétique majeure sur le Vieux continent, doutant du rétablissement par la Russie des flux de gaz après une interruption pour maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1. Cette situation accentue les craintes de récession en Europe.

L’énergie en provenance de Russie « est au cœur de la tourmente en Europe » et l’annonce par le Canada samedi 9 juillet qu’il restituerait à l’Allemagne des turbines destinées au gazoduc Nord Stream pour atténuer la crise énergétique avec la Russie « est sans impact positif », commente Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Lundi 11 juillet, le géant russe de l’énergie Gazprom a entamé dix jours de maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1. L’Allemagne et d’autres pays européens attendent de voir si la livraison de gaz sera rétablie.

« La question clé est de savoir si le gaz reviendra après le 21 juillet. Les marchés semblent avoir déjà pris leur décision », note Jeffrey Halley.

Pour Mark Haefele, analyste chez UBS, un arrêt des livraisons russes de gaz en Europe « causerait une récession dans toute la zone euro avec trois trimestres consécutifs de contraction de l’économie ».

La Banque centrale européenne (BCE) aura donc du mal à resserrer sa politique monétaire pour lutter contre l’inflation galopante sans aggraver la situation économique. La Réserve fédérale américaine (Fed) a plus de marge de manœuvre pour poursuivre ses hausses des taux, les chiffres de l’emploi publiés vendredi 8 juillet ayant montré que l’économie des États-Unis résiste pour l’instant mieux. La dégringolade de l’euro pourrait encore se poursuivre.

Le dollar en bonne position

Mercredi 13 juillet, les données sur l’inflation en France, en Allemagne et aux États-Unis pourraient nourrir les inquiétudes des investisseurs sur une divergence des économies des deux côtés de l’Atlantique.

« Si l’inflation américaine est plus forte que le marché ne le prévoit, cela pourrait profiter au dollar », les investisseurs pariant que la Fed va devoir agir encore plus vite pour remonter ses taux, estime Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

L’euro est très légèrement remonté après avoir atteint un dollar, et s’échangeait vers 10 h 10 GMT pour 1,0024 dollar.

« Les investisseurs peinent à franchir le cap symbolique de la parité » et à faire tomber l’euro sous ce niveau, estime Walid Koudmani, analyste chez XTB.

« Ce rythme lent prouve qu’il s’agit d’un mouvement dans la durée de vente de l’euro et d’achat du dollar, et pas une manipulation du marché », ajoute Fawad Razaqzada.

L’euro est également en difficulté face au franc suisse, également une valeur refuge : il a reculé à 0,9836 franc suisse, un plus bas depuis 2015.

Et le dollar brille aussi face aux autres monnaies considérées comme vulnérables au risque : la livre sterling a plongé jusqu’à 1,1807 dollar, un niveau plus atteint depuis mars 2020, quand le début de la pandémie de Covid-19 en Europe, en pleines négociations sur le Brexit, avait fait reculer la devise britannique à son plus bas niveau depuis 1985.

Ouest-France