👩‍🚀 Intraveineuse et rides marquées: inquiétude autour de l’astronaute Suni Williams après son retour sur Terre

👩‍🚀 Intraveineuse et rides marquées: inquiétude autour de l’astronaute Suni Williams après son retour sur Terre

Après le soulagement, la préoccupation. Ce mardi soir, les deux astronautes américains ayant passé plus de neuf mois dans la Station spatiale internationale (ISS), au lieu des huit jours initialement prévus par leur mission, ont amerri au large de la Floride. Mais comme le rapporte le Daily Mail, les images du retour sur Terre de la quinquagénaire, visiblement affaiblie, ont suscité de vives inquiétudes. Son long séjour dans l’espace semble lui avoir laissé de sérieuses séquelles physiques.

Sur l’un des clichés en question, on peut voir Suni Williams se lever pour serrer la main d’un collègue après son retour réussi sur Terre. Une perfusion intraveineuse est accrochée à son poignet visiblement très fin. Derrière elle, des collègues en uniforme bleu (dont un infirmier) se tiennent prêts à rattraper l’astronaute au cas où elle ne parviendrait pas à rester debout – ce qui, soit dit en passant, n’est pas rare après de longues missions spatiales. L’absence de gravité entraîne une perte de solidité des os des astronautes lors d’un séjour prolongé dans l’espace. Ils perdent également de la force musculaire durant leur mission.

Sur les images, Suni Williams porte une casquette qui cache une partie de son visage et de ses cheveux. Sur d’autres clichés, on peut voir que ses rides sont davantage marquées que sur les photos prises avant la mission. Dans les colonnes du Daily Mail, des médecins expliquent que la maigreur des poignets de l’astronaute pourrait être le signe d’une perte de poids rapide, d’une perte de masse musculaire dans les bras et d’une diminution de la densité osseuse. Selon les experts, la perfusion au poignet pourrait servir à administrer des électrolytes et à prévenir la déshydratation. Suni Williams et Butch Wilmore ont été transférés au Centre spatial Johnson à Houston, où ils suivront un programme de réhabilitation de 45 jours.

Suni Williams © Rv/X: @NASA_Johnson

Régime extra-calorique

En réalité, la Nasa s’inquiétait déjà de la perte de poids de Suni Williams à la fin de l’année dernière, comme l’a rapporté le journal New York Post dans un article de novembre 2024. Une source de l’agence spatiale avait alors déclaré au média que l’astronaute était en contact avec les médecins de la Nasa depuis le mois d’octobre pour l’aider à prendre du poids.

Mais au fur et à mesure que la mission avançait, Williams n’a pas pu maintenir le régime hypercalorique des astronautes, selon cette même source. En raison de changements dans leur métabolisme, les astronautes dans l’espace ont besoin de deux fois plus de calories que les personnes sur Terre. “Ils doivent manger entre 3.500 et 4.000 calories par jour pour maintenir leur poids actuel”, précisait la source de la Nasa. “Et si ce n’est pas le cas, le poids chute rapidement. »

En plus de manger énormément, les astronautes de l’ISS doivent également faire de l’exercice pendant plus de deux heures par jour pour maintenir leur masse musculaire et leur densité osseuse, mais cela les fait brûler encore plus de calories. Pour prendre du poids dans l’ISS, Suni Williams aurait dû manger jusqu’à 5.000 calories par jour. À titre de comparaison, une femme moyenne sur Terre a besoin de 1.600 à 2.400 calories par jour pour maintenir son poids de forme.

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Suni Williams © Photo News
Butch Wilmore et Suni Williams avant leur départ pour l’ISS © REUTERS

Les femmes plus à risque

Plusieurs études de la Nasa montrent que les voyages dans l’espace ont un impact plus important sur les femmes que sur les hommes. Par exemple, une étude de l’agence spatiale datant de 2023 montre que les femmes astronautes perdent leur masse musculaire dans l’espace beaucoup plus rapidement que leurs homologues masculins.

Cela dit, et c’est important de le rappeler, Sunita Williams est devenue le premier être humain à courir un marathon dans l’espace, précise le New York Post. En 2007, elle a couru le marathon de Boston sur un tapis roulant depuis l’ISS. Son temps: 4 heures et 24 minutes.

La mission d’une semaine devient une mission de 9 mois

Initialement partis en juin pour une mission de huit jours, Butch Wilmore et Suni Williams, deux astronautes expérimentés de la Nasa, ont vu leur séjour s’éterniser en raison de défaillances détectées sur le vaisseau Starliner de Boeing qui les avait acheminés. Les problèmes techniques du Starliner avaient poussé la Nasa à décider de renvoyer celui-ci à vide et à confier le retour des deux malheureux astronautes à l’entreprise SpaceX d’Elon Musk, un camouflet pour le constructeur Boeing.

S’est alors ouvert un jeu de chaises musicales: fin septembre, la Nasa et SpaceX ont envoyé dans l’espace deux personnes seulement au lieu des quatre prévues, afin de laisser des sièges libres pour Butch Wilmore et Suni Williams au retour. Ces derniers attendaient depuis lors l’arrivée de la prochaine rotation de l’équipage de l’ISS, prévue initialement pour février puis retardée à mi-mars, afin de quitter le laboratoire spatial. Ils ont finalement embarqué pour leur retour sur Terre ce mardi aux côtés de leur compatriote Nick Hague et du Russe Alexandre Gorbounov, dont le retour était planifié.

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Williams, Wilmore, Hague et Gorbunov ont quitté l’ISS à 6h05, heure belge, mardi. Après avoir atterri dans le golfe du Mexique mardi soir, vers 23 heures, ils ont été récupérés par des vaisseaux de SpaceX. Une fois de retour sur la terre ferme, ils se sont envolés vers le Lyndon B. Johnson Space Center de la NASA à Houston, dans l’État américain du Texas, pour retrouver leurs familles.

Encore loin du record

Durant leur séjour étendu à bord de l’ISS, Suni Williams et Butch Wilmore ont pris part à de multiples expériences. “Chaque jour est intéressant”, avait assuré début mars Mme Williams, expliquant que l’attente était surtout difficile pour leurs familles respectives, pour qui c’était “les montagnes russes”.

“Nous nous étions préparés à rester longtemps, même si nous ne pensions rester que très peu”, avait abondé son collègue Butch Wilmore. Malgré leurs plus de 280 jours consécutifs dans l’espace, les deux Américains sont encore loin de battre un record. Dans les années 1990, le cosmonaute russe Valeri Polyakov avait passé plus de 400 jours à bord de la station spatiale Mir. Et plus récemment, l’astronaute américain Frank Rubio était resté 371 jours dans l’ISS, également en raison d’un problème sur son vaisseau.