🌍 L’ONU adopte une résolution exigeant la fin de la «présence illicite» d’Israël dans les territoires palestiniens

🌍 L’ONU adopte une résolution exigeant la fin de la «présence illicite» d’Israël dans les territoires palestiniens

L’Assemblée générale de l’ONU a appelé il y a une heure à la fin de l’occupation israélienne de tous les territoires palestiniens dans les « 12 mois ». Les pays membres prennent position, et suivent l’opinion de la Cour internationale de Justice sur l’occupation israélienne, qui a été rendue en juillet. Cette demande de l’Assemblée a été adoptée par 124 voix pour, 14 voix contre, et 43 abstentions. Elle reste non contraignante, mais à quelques jours du coup d’envoi de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale, les soutiens aux Palestiniens sont très clairs.

Avec 124 voix en faveur de la fin de l’occupation israélienne, l’adoption de cette résolution rappelle les votes en soutien massif à l’Ukraine, après le début de l’invasion russe. La résolution adoptée mercredi est toutefois non contraignante, rapporte notre correspondante à New York, Carrie Nooten.

La résolution débattue depuis mardi par les 193 Etats membres de l’ONU fait suite à l’opinion de la Cour internationale de justice (CIJ). En juillet, celle-ci s’était penchée sur l’occupation israélienne depuis 1967 à la demande de l’Assemblée générale. La cour avait alors estimé que « la présence continue d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite » et qu’Israël est « dans l’obligation (d’y) mettre fin (…) dans les plus brefs délais ».

Le texte adopté mercredi « exige » qu’Israël « mette fin sans délai à sa présence illicite » dans les territoires palestiniens et que ce soit fait « au plus tard 12 mois après l’adoption de cette résolution ». Le premier projet de texte donnait seulement six mois. Le nouveau texte a été adopté par 124 voix pour, 14 contre – dont Israël, États-Unis, Hongrie, République tchèque, Argentine – et 43 abstentions.

De la même façon que la Russie ne s’est pas retirée des territoires qu’elle avait envahis après la résolution onusienne, il ne faut pas s’attendre à ce qu’Israël quitte les territoires palestiniens sous 12 mois, stoppe les nouvelles colonies, restitue les terres et propriétés saisies, ou considère le retour des Palestiniens déplacés. Car tout cela est demandé dans cette résolution.

Une pression qui s’accentue

Mais à court terme, cela met la pression à New York, alors que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu est attendu la semaine prochaine. Il devait s’attendre à un accueil froid, mais il connaît clairement les positions de chaque camp, de ses alliés et des autres. Et à moyen terme, ce vote montre que les Palestiniens insistent pour l’application du droit international, qu’ils vont faire un lobbying très actif ces prochains mois.

L’Assemblée réclame aussi à la Suisse d’organiser une Conférence sur les civils dans les conflits d’ici le 18 mars 2025, pour réfléchir concrètement à comment appliquer la Convention de Genève dans les territoires palestiniens occupés. On sent que monde arabe veut s’attaquer frontalement à la situation, et ne plus se contenter de ce statut quo qui s’est installé ces 20 dernières années.

La résolution « exige » également le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l’arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés.

Elle appelle aussi les États membres à prendre des mesures pour mettre fin aux importations venant des colonies. Elle les appelle également à mettre fin à la fourniture d’armes à Israël s’il y a des motifs « raisonnables » de penser qu’elles pourraient être utilisées dans les territoires palestiniens. Et aussi à prendre des sanctions contre les personnes participant « au maintien de la présence illicite d’Israël » dans les territoires occupés.

« Israël doit immédiatement écouter la demande de la majorité écrasante des Etats membres de l’ONU à respecter la décision historique » de la CIJ, a réagi Louis Charbonneau, de Human Rights Watch, soutenant un embargo sur les armes vers Israël.

Une adoption « historique » pour les Palestiniens, une décision « biaisée » pour Israël

Une adoption « historique », a salué sur X la mission palestinienne à l’ONU.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a aussitôt dénoncé la résolution adoptée comme « biaisée » et pleine de « cynisme ». « Le théâtre politique qui porte le nom d’Assemblée générale a adopté aujourd’hui une décision biaisée qui est déconnectée de la réalité, encourage le terrorisme et nuit aux chances de paix […], voilà ce à quoi ressemble le cynisme en politique internationale », écrit le porte-parole du ministère, Oren Marmorstein, dans un message sur le réseau social X, à propos de cette résolution non contraignante.

RFI