🌍 La Chine, la Russie et l’Iran appellent à la fin des sanctions sur le nucléaire iranien

Pékin et Moscou ont appuyé la position de Téhéran en dénonçant toute tentative d’imposer des sanctions à l’Iran, alors que Donald Trump exerce une forte pression vis-à-vis du dossier du nucléaire iranien.
La Chine, l’Iran et la Russie ont appelé vendredi à lever les sanctions visant Téhéran, lors de discussions tripartites à Pékin dans un contexte de forte pression de Washington sur le nucléaire iranien.
“La situation a de nouveau atteint un moment critique”, selon Pékin
Ces échanges à haut niveau se tiennent dans la capitale chinoise en pleine effervescence diplomatique, les grandes puissances espérant raviver l’accord international de 2015. Ils interviennent au moment où le président Donald Trump, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis de l’accord en 2018 lors de son premier mandat, s’est dit ouvert au dialogue avec Téhéran depuis son retour au pouvoir en janvier. Mais le dirigeant américain a renforcé dans le même temps les sanctions contre l’Iran et sa main tendue est perçue avec méfiance par les dirigeants iraniens.
“La situation a de nouveau atteint un moment critique”, a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, en rencontrant les vice-ministres des Affaires étrangères russe Sergueï Riabkov et iranien Kazem Gharibabadi, en visite à Pékin. “L’accord international sur la question nucléaire iranienne fut une réalisation importante obtenue par le dialogue et la négociation”, a affirmé M. Wang. Et d’ajouter: “Les sanctions unilatérales ne feront qu’exacerber les conflits, le dialogue et la négociation sont les seuls choix”.
Le représentant iranien a pour sa part accusé “certains pays” de créer “une crise inutile”, saluant “une réunion très constructive et positive” avec les parties chinoise et russe. “Nous avons procédé à un échange de vues approfondi sur les questions nucléaires et la levée des sanctions”, avait indiqué plus tôt vendredi Ma Zhaoxu, vice-ministre chinois des Affaires étrangères, lors d’une déclaration à la presse aux côtés de ses homologues. Les trois hommes ont “souligné la nécessité de mettre fin à toutes les sanctions unilatérales illégales”, d’après M. Ma, reprenant des termes d’un communiqué conjoint Chine-Russie-Iran diffusé par Pékin.
Un accord devenu une coquille vide
Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. L’Iran conteste vigoureusement et affirme que son programme n’existe qu’à des fins civiles, notamment pour l’énergie. En 2015, l’Iran avait conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Russie, Etats-Unis, France et Royaume-Uni) et l’Allemagne pour encadrer son programme nucléaire.
L’Iran respectait ses engagements, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’accord offrait au pays un allègement des sanctions en échange d’une limitation de ses ambitions nucléaires. Mais en 2018, Donald Trump a retiré son pays de l’accord de manière unilatérale. Les sanctions américaines ont été rétablies et l’économie iranienne ne s’en est jamais remise. En représailles, l’Iran est revenu sur ses engagements et a fait progresser son programme nucléaire.
Toutes les tentatives pour raviver l’accord de 2015, désormais une coquille vide, ont échoué ces dernières années. La validité du texte court jusqu’en octobre cette année et certains pays n’excluent pas de réimposer des sanctions contre Téhéran après cette date.