🌍 Influence déclinante : la France face à une nouvelle ère en Afrique francophone
La France voit son influence diminuer en Afrique francophone, particulièrement dans le Sahel, où le Burkina Faso, le Niger et le Mali, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont mis fin à leur coopération militaire avec Paris. Actuellement, aucun soldat français ne stationne dans ces pays, marquant une rupture claire avec leur ancienne puissance coloniale.
Hier, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, dans une interview à France 2, a abordé la présence militaire française au Sénégal, où 350 soldats français sont encore stationnés. Interrogé sur l’avenir de cette coopération, il a laissé entendre que la question était en discussion, tout en affirmant :
« Si la France doit partir, ce sera annoncé aux autorités françaises. Elles en auront la primeur de l’annonce et du calendrier établi. »
Un discours aux accents historiques et métaphoriques
Le président Faye a employé une métaphore marquante pour critiquer la situation actuelle :
« En tant que Français, accepteriez-vous de voir des soldats sénégalais en France, avec des chars et des tenues sénégalaises ? Historiquement, la France a pris des esclaves, colonisé, et est restée. Inverser les rôles met en lumière l’absurdité d’une telle situation. »
Des bases militaires, vestiges du passé colonial
Cette prise de position a trouvé écho auprès d’analystes tels que l’économiste sénégalais Magaye Gaye, qui a qualifié les accords militaires français de « vestiges de la Françafrique », les accusant de freiner l’établissement de relations fraternelles entre l’Afrique et la France.
La situation s’est encore tendue avec l’annonce du Tchad, quelques heures après la visite du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, de la rupture de ses accords de défense avec Paris. Cette décision a surpris les observateurs, Gaye soulignant :
« Comment peut-on recevoir une autorité française et ne pas lui accorder la primeur de cette décision ? Ce manque de transparence est incohérent. »
Une tendance inéluctable ?
Au-delà du Sahel, la remise en question de la présence militaire française gagne du terrain. Si le Burkina Faso, le Niger et le Mali ont déjà acté cette rupture, le débat s’amplifie dans d’autres pays comme le Sénégal. L’avenir de la coopération militaire entre la France et ses anciens partenaires africains semble de plus en plus incertain, ouvrant la voie à une redéfinition des relations entre les deux parties.