🌋 Le volcan qui a refroidi la Terre de 1 °C, ruiné les récoltes et provoqué des famines a été identifié

🌋 Le volcan qui a refroidi la Terre de 1 °C, ruiné les récoltes et provoqué des famines a été identifié

Une équipe de scientifiques a identifié le volcan qui, il y a un peu moins de 200 ans, avait déclenché tout un cycle de mauvaises récoltes et de famines à l’échelle de la planète. Une catastrophe dont on suspectait l’origine, mais qui n’avait jusqu’ici pas été démontrée. Et qui met en lumière notre vulnérabilité aux éruptions volcaniques de grande ampleur.

Une éruption d’ampleur, mais sans témoin

Le phénomène provoque des famines de grande ampleur en Afrique et en Inde, et fait craindre, ailleurs dans le monde, une nouvelle “année sans été”. Comme en 1816, où un climat semblable avait été observé, et lié vraisemblablement à l’éruption du volcan Tambora, en Indonésie, l’année précédente.

Un rapport de cause à effet déjà établi à l’époque, tant l’éruption du Tambora, qui avait fait 10.000 victimes, avait frappé les esprits. Ce qui laissait entendre aux historiens qu’en 1831 aussi, les malheurs du monde avaient pour origine une éruption volcanique de très grande ampleur. Mais celle-ci n’avait pas laissé de témoignages. Il fallait donc encore prouver cette théorie.

Et c’est désormais démontré, grâce aux travaux d’une équipe de chercheurs de l’université écossaise de St Andrews. Selon le quotidien britannique The Independent, ceux-ci ont enfin identifié le volcan responsable pour cette perturbation du climat vieille de 200 ans. Il s’agit du Zavaritskii, qui se dresse sur une île inhabitée de l’archipel des Kouriles, qui s’étend du nord du Japon à l’Extrême-Orient russe, entre l’océan Pacifique et la mer d’Okhotsk. Des recherches qui n’avaient pu être menées à bien, car la région, en plus d’être inhospitalière, reste disputée entre ces deux pays.

Des cendres microscopiques dans les glaces

L’île de Simushir oĂą se trouve le volcan a en outre servi de base secrète durant la guerre froide. Des sous-marins russes venaient y mouiller en toute discrĂ©tion dans un gigantesque cratère inondĂ©. Ce qui avait dĂ©jĂ  mis la puce Ă  l’oreille des chercheurs. Or, leurs carottages – des Ă©chantillons de sol forĂ©s en profondeurs – viennent le confirmer: c’est bien ce volcan qui est entrĂ© en Ă©ruption en 1831.

“Ce n’est que ces dernières annĂ©es que nous avons dĂ©veloppĂ© la capacitĂ© d’extraire des carottes de glace des Ă©clats de cendres microscopiques et de procĂ©der Ă  des analyses chimiques dĂ©taillĂ©es”, a explicitĂ© Will Hutchison, docteur Ă  la School of Earth and Environmental Sciences. â€śCes Ă©clats sont incroyablement minuscules, environ un dixième du diamètre d’un cheveu humain. Nous avons ensuite analysĂ© la chimie de la glace Ă  une très haute rĂ©solution temporelle, qui nous a permis de situer prĂ©cisĂ©ment l’éruption au printemps-Ă©tĂ© 1831 et de confirmer qu’elle Ă©tait hautement explosive.” Elle correspond donc Ă  l’énorme dĂ©gagement de gaz et de poussières nĂ©cessaires pour obscurcir assez l’atmosphère pour refroidir la Terre.

Mieux comprendre les dangers des volcans

La découverte n’a pas qu’une valeur historique. Elle permet aussi de mieux comprendre les phénomènes volcaniques les plus extrêmes, à la fois très rares et très dangereux. Ceux-ci peuvent tuer des milliers de personnes en un instant, mais ils sont aussi capables de provoquer des catastrophes en cascade à l’autre bout du globe, et même d’affecter directement le climat de notre planète.

“En tant que scientifiques et en tant que société, nous devons réfléchir à la manière de coordonner une réponse internationale lorsque la prochaine éruption de grande ampleur, comme celle de 1831, se produira”, estime le docteur Hutchison.

7sur7