🌊 Des “manœuvres suspectes” russes repérées près de câbles sous-marins : une attaque pourrait paralyser une base clé de l’OTAN

Alors que les conflits armés attirent l’attention sur les armes conventionnelles, une autre bataille se joue dans les profondeurs marines, autour des câbles sous-marins essentiels aux communications et aux opérations militaires occidentales.
Des activités russes inquiétantes en mer Baltique
Le Premier ministre polonais a révélé mercredi que des “manœuvres suspectes” d’un navire de la flotte dite “fantôme” russe ont été détectées à proximité d’un câble énergétique reliant la Pologne à la Suède. Cet incident, survenu la veille, a mobilisé l’armée polonaise qui a repoussé le navire vers un port russe.
Depuis l’année dernière, plusieurs câbles sous-marins dans la mer Baltique ont subi des dommages. Beaucoup d’analystes y voient la signature d’une “guerre hybride” orchestrée par la Russie contre les infrastructures stratégiques occidentales.
Une menace pour une base stratégique de l’OTAN
L’enjeu est particulièrement important pour l’Alliance atlantique. Une commission parlementaire britannique a souligné que le Commandement maritime allié (Marcom), quartier général opérationnel de la flotte de l’OTAN situé à Northwood (Hertfordshire, Royaume-Uni), dépend entièrement de ces câbles pour ses communications avec l’Europe et les États-Unis.
Une attaque coordonnée endommageant simultanément ces câbles pourrait sérieusement paralyser la base, mettant en cause la capacité opérationnelle de la flotte alliée. Selon le commandant de la marine britannique à la retraite John Aitkin, une telle attaque provoquerait une perte de capacités pouvant durer plusieurs heures.
Surveillance et enjeux technologiques
La marine britannique suit de près le navire espion russe Yantar, observé dans des zones à forte densité de câbles sous-marins, probablement pour cartographier ces infrastructures sensibles. Depuis octobre 2023, au moins onze câbles ont été endommagés en mer Baltique, avec des incidents similaires en mer du Nord. Plus d’une cinquantaine de navires russes ont été repérés dans ces zones.
Niels Markussen, directeur du centre de l’OTAN pour la sécurité des infrastructures sous-marines, a souligné que l’Alliance accuse un retard dans ce domaine, du fait d’années de “guerres lointaines” qui ont éclipsé l’importance stratégique de ces câbles.
Des défis majeurs pour la protection
Ces câbles, souvent situés dans des eaux internationales, compliquent la surveillance et la défense. Le sabotage est difficile à prouver, car il peut être confondu avec un accident.
Pour renforcer la protection, des solutions technologiques émergent, notamment l’usage de drones sous-marins autonomes. La marine britannique expérimente ainsi le navire autonome Excalibur, destiné à inspecter et sécuriser ces infrastructures critiques. Cependant, comme le rappelle John Aitkin, “le monde sous-marin est complètement différent de l’espace aérien” et la communication avec des navires immergés reste un défi majeur.