🇻🇦 Un homme modéré dans la lignée de François : qui est Robert Francis Prevost, le tout premier pape américain ?

🇻🇦 Un homme modéré dans la lignée de François : qui est Robert Francis Prevost, le tout premier pape américain ?

Le conclave a élu ce jeudi un pape venu des États-Unis, une première historique. À 69 ans, Robert Francis Prevost succède à François, dans une continuité assumée, à la tête d’une Église catholique en quête de cohésion et de réforme.

Un profil d’homme de terrain et de consensus

Né à Chicago le 14 septembre 1955, Robert Francis Prevost devient à 69 ans le 267e pape de l’Église catholique, et surtout le premier Américain à occuper cette fonction. Il est décrit comme un homme discret, modéré et proche du peuple, dans la droite ligne du pape François, dont il a été un fidèle collaborateur.

“Un évêque ne doit pas être un petit prince assis en son royaume”, affirmait-il en 2024. “Il doit marcher avec le peuple, souffrir avec lui.” Une devise qui résume son engagement pastoral, forgé notamment au Pérou, où il a mené une œuvre missionnaire pendant deux décennies. Archevêque-évêque émérite de Chiclayo, il connaît intimement les réalités des “périphéries” que François appelait à remettre au cœur de l’Église.

Une ascension guidée par François

Ordonné prêtre en 1982, il est envoyé au Pérou en 1984. Il rentre à Chicago en 1999, avant de devenir en 2001 prieur général de l’ordre de Saint-Augustin. C’est en 2014 que le pape François le nomme administrateur apostolique de Chiclayo, lançant ainsi sa trajectoire au sein de la hiérarchie catholique.

Créé cardinal en 2023, il est dans la foulée nommé préfet du dicastère des évêques, l’un des postes les plus influents du Vatican. Il devient alors le principal conseiller de François pour les nominations d’évêques à travers le monde. Il est également président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine.

Le pape “le moins américain des Américains”

En raison de son style mesuré et de son engagement missionnaire, La Repubblica l’avait surnommé “le moins américain des Américains”. Une réputation qui lui a valu la confiance d’un large éventail de cardinaux, y compris les plus conservateurs, rassurés par sa maîtrise du droit canon et son souci d’équilibre doctrinal.

Les vaticanistes le donnaient favori parmi les candidats américains, saluant sa capacité de dialogue, sa connaissance du terrain, et son expérience au cœur de la Curie romaine.

Continuité et défis

À l’annonce de la mort de François, il avait souligné la nécessité de poursuivre l’œuvre engagée : “Nous ne pouvons pas revenir en arrière. Le monde a changé. Le message reste le même, mais les moyens de l’annoncer doivent évoluer.”

Dès les premiers jours de son pontificat, le pape Prevost devra affronter des défis majeurs : la crise des vocations, la gestion des finances vaticanes, la lutte contre les abus sexuels, mais aussi le dialogue interreligieux et le rétablissement de l’unité dans une Église parfois divisée.

Son élection incarne l’espoir d’une Église universelle en mutation, qui regarde vers les périphéries du monde tout en restant ancrée dans ses traditions.