🇺🇸 Universités américaines : front commun contre les “ingérences politiques” de Trump

🇺🇸 Universités américaines : front commun contre les “ingérences politiques” de Trump

Face aux pressions croissantes de l’administration Trump, de prestigieuses universités américaines dénoncent une atteinte à leur autonomie académique et à la liberté d’expression.

Un mouvement inédit de solidarité secoue le monde universitaire américain. Des dizaines d’établissements, parmi lesquels les très influents Harvard, Yale, Princeton, Stanford ou encore le MIT, ont pris la parole lundi pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’“ingérences politiques” croissantes venant de l’administration Trump.

Une attaque contre l’autonomie universitaire

Dans une lettre ouverte commune, les présidents de ces institutions alertent sur les menaces pesant sur la liberté académique. “L’indépendance de nos universités est au cœur de la démocratie américaine. Les attaques politiques visant nos choix pédagogiques, nos programmes ou encore nos valeurs fondamentales ne sauraient être tolérées”, écrivent-ils.

L’initiative fait suite à une série de déclarations du président Donald Trump critiquant plusieurs universités pour leur “tolérance envers l’activisme pro-palestinien”, qualifié par lui de “radicalisme anti-américain”. Il a notamment évoqué des sanctions financières et la possibilité de suspendre des accréditations.

Un contexte de tensions sur les campus

Depuis plusieurs mois, les universités américaines sont le théâtre de manifestations étudiantes parfois tendues, notamment autour du conflit israélo-palestinien, de la liberté d’expression ou encore de l’accès à l’éducation pour les minorités. Des figures politiques conservatrices accusent certains établissements de favoriser un discours “progressiste” au détriment d’un débat ouvert.

“Nous n’acceptons pas que le gouvernement fédéral dicte ce qui peut être enseigné, débattu ou recherché sur nos campus”, a déclaré la présidente de l’université de Princeton, qui a cosigné la lettre. “L’université est un lieu de questionnement, pas un bras armé idéologique.”

Une inquiétude partagée au-delà du monde universitaire

Cette déclaration collective est soutenue par plusieurs associations de professeurs, d’anciens élèves et de défenseurs des droits civiques, qui y voient une tentative dangereuse de politiser les institutions éducatives. L’American Civil Liberties Union (ACLU) a salué “une prise de position courageuse et nécessaire face à une tentative d’intimidation politique”.

La Maison Blanche n’a pas encore officiellement répondu à cette mobilisation. Mais certains proches de Donald Trump ont déjà qualifié cette lettre de “manœuvre politique” visant à protéger des “institutions élitistes déconnectées du peuple”.

Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche, ce bras de fer entre la sphère universitaire et le pouvoir politique semble bien parti pour s’intensifier.