🇺🇸 Trump se rétracte : une main tendue vers Pékin et un geste d’apaisement envers la Fed

Face aux tensions économiques croissantes et à la pression des marchés, l’ancien président américain change de ton sur la Chine et la Réserve fédérale.
Dans un revirement spectaculaire, Donald Trump a annoncé mardi une réduction “substantielle” des droits de douane imposés à la Chine, tout en assurant ne pas vouloir limoger Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale (Fed), malgré ses récentes attaques virulentes. Un changement de cap qui intervient dans un contexte de fortes inquiétudes sur l’économie mondiale, alors que le FMI prévoit un ralentissement du commerce mondial et une baisse de la croissance pour plusieurs grandes économies, dont les États-Unis.
Un ton plus conciliant envers la Chine
Après avoir mené une guerre commerciale sans relâche contre Pékin pendant son mandat, Donald Trump semble désormais vouloir jouer la carte de l’apaisement. “Nous allons vivre ensemble très heureux et, idéalement, travailler ensemble”, a-t-il déclaré, tout en maintenant que les tarifs “ne seraient pas nuls” mais réduits “substantiellement”. Ces déclarations contrastent fortement avec la politique précédente, marquée par une surtaxe de 145% sur les importations chinoises, à laquelle la Chine avait répondu par des droits de douane de 125% sur les produits américains.
Pékin se dit prêt au dialogue
La réponse chinoise n’a pas tardé. Tout en dénonçant des droits de douane qui “nuisent au commerce multilatéral”, le président Xi Jinping a affirmé que les portes de la Chine restaient “grandes ouvertes” au dialogue. Le ministère chinois des Affaires étrangères a confirmé cette position : “S’il faut se battre, nous irons jusqu’au bout, mais les portes du dialogue restent grandes ouvertes”.
Une tentative de rassurer les marchés
Ce virage stratégique de Trump est survenu quelques heures après la publication des prévisions du FMI et un nouvel épisode de volatilité boursière, alimenté en partie par les critiques du président américain à l’encontre de Jerome Powell. Trump a cette fois assuré “ne pas avoir l’intention” de le renvoyer, tout en glissant qu’il aimerait “le voir un peu plus actif” sur les taux d’intérêt.
Les places financières ont immédiatement réagi positivement. Mardi soir, Wall Street a clôturé en nette hausse : le Dow Jones a gagné 2,66%, le Nasdaq 2,71% et le S&P 500 2,51%. En Europe, la tendance haussière s’est également confirmée ce mercredi matin, avec Francfort (+2,63%), Paris (+2,21%) et Londres (+1,04%) dans le vert.
Une stratégie encore incertaine
Malgré cette accalmie, les analystes restent prudents. “Il reste à voir si Trump ne va pas encore changer de positionnement dans sa prochaine salve de messages sur les réseaux sociaux”, souligne Lloyd Chan, analyste chez MUFG. En effet, le républicain reste coutumier des revirements spectaculaires qui peuvent, en quelques mots, faire chanceler l’économie mondiale.
Ce dernier épisode illustre une fois de plus la dimension hautement politique de la politique commerciale américaine, en pleine campagne présidentielle, dans un climat économique tendu et sous le regard attentif des marchés.