🇺🇸 Trump envisage un allègement des sanctions contre la Syrie post-Assad

Le président américain Donald Trump a annoncé qu’il réfléchissait à un possible allègement des sanctions imposées à la Syrie, après le renversement du régime de Bachar al-Assad. Washington souhaite offrir au nouveau pouvoir une chance de reconstruire un pays meurtri par quatorze années de guerre.
Vers un tournant diplomatique américain
Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre, Donald Trump multiplie les signaux d’ouverture envers la Syrie. Lundi, depuis la Maison-Blanche, il a déclaré que les États-Unis pourraient “très bien alléger” les sanctions, dans l’objectif de favoriser un “nouveau départ” pour le pays. Il a précisé avoir abordé cette question avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, désormais proche allié du nouveau régime syrien.
Cette déclaration marque un possible tournant de la politique américaine au Moyen-Orient, jusqu’ici ferme sur le maintien des sanctions imposées sous les précédentes administrations, tant que le respect des droits humains et des minorités n’était pas garanti.
Un pouvoir islamiste en quête de reconnaissance
Le nouveau président par intérim, Ahmad al-Chareh, dirige une coalition islamiste arrivée au pouvoir après avoir mis fin à cinq décennies de domination de la famille Assad. Le gouvernement de transition cherche à réintégrer la communauté internationale et appelle à la levée progressive des sanctions internationales, jugées responsables de l’aggravation de la crise humanitaire.
Les États-Unis, comme plusieurs autres puissances occidentales, restent prudents et conditionnent tout allègement durable des sanctions à des progrès concrets sur la gouvernance, les libertés fondamentales et la protection des minorités ethniques et religieuses.
Une économie syrienne exsangue
La situation économique du pays reste catastrophique. Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) estime que, sans un changement de cap radical, la Syrie ne retrouvera pas son niveau économique de 2010 avant l’année 2080. Aujourd’hui, neuf Syriens sur dix vivent sous le seuil de pauvreté, et le PIB a chuté de plus de moitié depuis le début du conflit en 2011.
L’éventuelle levée des sanctions pourrait ainsi jouer un rôle crucial dans la relance de l’économie syrienne et dans la stabilisation du pays à long terme. Mais le chemin vers une reconnaissance internationale pleine et entière du nouveau pouvoir reste semé d’exigences politiques.