🇺🇸 Trump accuse l’Afrique du Sud de confisquer des terres et menace le pays
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rejeté lundi les accusations de son homologue américain Donald Trump selon lesquelles l’Afrique du Sud “confisquerait” des terres après la promulgation d’une loi d’expropriation.
“Le gouvernement sud-africain n’a confisqué aucune terre”, a assuré M. Ramaphosa dans un communiqué après les déclarations du président américain.
Les menaces de Trump
“L’Afrique du Sud confisque des terres et traite TRÈS MAL certaines catégories de personnes”, a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social. “Je couperai tout financement futur à l’Afrique du Sud jusqu’à ce qu’une enquête complète sur cette situation soit achevée!”, a ajouté le président américain.
Minorité blanche
La question foncière est un sujet clivant en Afrique du Sud. La majorité des terres sont détenues par la minorité blanche du pays, héritage d’une politique d’expropriation de la population noire pendant l’apartheid et la colonisation. Le président sud-africain a promulgué fin janvier une loi permettant au gouvernement, dans certaines circonstances et par mesure d’intérêt général, de décider d’expropriations sans compensation. Pretoria soutient que le texte ne permet pas aux autorités d’effectuer des expropriations de manière arbitraire, et qu’elles doivent d’abord tenter d’aboutir à un accord avec le propriétaire.
“Procédure légale”
“La loi sur l’expropriation récemment adoptée n’est pas un instrument de confiscation”, a de nouveau assuré lundi le chef d’État sud-africain. “Il s’agit d’une procédure légale qui garantit l’accès à la terre de manière juste et équitable, conformément à la Constitution”, selon lui. “Nous sommes impatients de discuter avec l’administration Trump de notre politique de réforme agraire et d’autres questions”, a-t-il ajouté, espérant qu’à la suite de ces échanges, les deux pays auront une “meilleure compréhension commune”.
L’exemple du Zimbabwe
Certains détracteurs du texte disent craindre une situation similaire à ce qu’a connu le Zimbabwe voisin après son indépendance: au début des années 2000, quelque 4.000 des 4.500 grands propriétaires blancs d’alors avaient été expulsés manu militari de leurs terres au profit de fermiers noirs, sur ordre du gouvernement de Robert Mugabe. Cette initiative avait pour objectif affiché de corriger les inégalités héritées de la colonisation britannique. Mais ce remembrement s’est fait au profit de proches du régime et de fermiers sans équipements ni formation, provoquant un effondrement brutal de la production. Cette réforme a ruiné l’économie locale et plongé le pays dans une crise catastrophique.
Conséquences limitées
Concernant la menace de suspension de l’aide américaine, le président Ramaphosa a précisé qu’à l’exception de l’aide provenant du programme américain Pepfar de lutte contre le VIH/sida, “il n’y a pas d’autre financement important des États-Unis à l’Afrique du Sud”. “Les États-Unis restent un partenaire politique et commercial stratégique pour l’Afrique du Sud”, a-t-il cependant souligné.
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