🇺🇸 Pour Trump, les 100 prochains jours s’annoncent plus compliqués que les 100 premiers

Le président américain entre dans une phase critique de son second mandat, confronté à un Congrès fragmenté, une économie incertaine et des attentes croissantes sur la concrétisation de ses réformes.
Un démarrage fulgurant
Depuis son retour à la Maison-Blanche il y a trois mois, Donald Trump a dirigé d’une main de fer, signant plus de 140 décrets visant à restreindre l’immigration illégale, supprimer les programmes de diversité et réduire la bureaucratie fédérale. Ce début de mandat agressif a permis au président de démontrer sa volonté de tenir ses promesses de campagne.
Mais ces mesures prises par décret restent fragiles : elles peuvent être annulées par les tribunaux ou tout simplement abrogées par un successeur. Pour inscrire ses réformes dans la durée, le président devra désormais obtenir l’aval d’un Congrès républicain divisé.
Un Congrès réticent et fragmenté
“Les 100 prochains jours seront consacrés aux défis de faire adopter les lois tout en s’attaquant à la réduction du déficit”, analyse Stephen Dover, du Franklin Templeton Institute. Le Congrès, qui n’a adopté que cinq lois depuis janvier, fait preuve d’un immobilisme préoccupant, alors même que la majorité républicaine y est mince.
La ligne de fracture est nette : les conservateurs les plus stricts refusent toute réduction d’impôt sans baisse importante des dépenses publiques, tandis que les modérés rejettent toute coupe dans les programmes sociaux comme Medicaid.
Des promesses à concrétiser
L’administration Trump s’est fixé comme objectif de faire adopter son programme avant le 4 juillet. Celui-ci inclut notamment la reconduction des crédits d’impôts massifs de son premier mandat, dont le coût est estimé à 5.000 milliards de dollars sur dix ans. Une échéance serrée, alors que les négociations s’annoncent ardues.
En politique étrangère, le président peine à reproduire ses rares succès passés, comme les accords d’Abraham ou la renégociation de l’ALENA, mis à mal par sa propre politique douanière. En revanche, il n’a toujours pas réussi à faire abroger l’Obamacare ni à conclure d’accord durable avec la Corée du Nord.
Un temps politique compté
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ne s’est pas accompagné d’un sursaut de popularité : sa cote de confiance est en berne, en partie à cause des inquiétudes économiques. Et les élections de mi-mandat prévues en 2026 pourraient lui faire perdre sa courte majorité parlementaire.
“Il sera extrêmement difficile de satisfaire tous les membres du groupe parlementaire républicain”, avertit Andrew Koneschusky, ancien conseiller du Congrès. Selon lui, le président devra faire preuve d’un esprit de consensus peu habituel s’il veut faire avancer ses réformes dans un contexte politique de plus en plus tendu.