🇺🇸 Otan: les États-Unis renforcent leur présence en Europe, la Russie «pas intimidée»
Le sommet de l’Otan qui se tient à Madrid est, cette année, dominé par la guerre en Ukraine. Le conflit relance l’Alliance atlantique et amène l’organisation à faire évoluer son concept stratégique, mais aussi à renforcer son dispositif.
Les États-Unis renforcent leur présence sur le Vieux Continent, comme l’annonce, ce mercredi 29 juin, le président américain Joe Biden. Lors d’un sommet de l’alliance militaire, « qui marque l’Histoire », selon lui, il a annoncé une présence renforcée de militaires et de capacités américaines en Espagne, en Pologne, en Roumanie, dans les États baltes, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie.
L’objectif de ce déploiement : « Renforcer leur positionnement militaire en Europe », afin que l’Otan puisse « répondre à des menaces venant de toutes les directions », a dit mercredi à Madrid le président américain, sans donner de chiffre sur le nombre de soldats concernés.
Cet effort supplémentaire doit permettre de faire face aux nombreux défis qui se posent en Europe, selon lui. Si Vladimir Poutine s’attendait à un affaiblissement de l’Otan en attaquant l’Ukraine, c’est l’effet inverse qui est en train de se produire. « Il y aura plus d’Otan », et non pas moins, explique notamment Joe Biden.
Nous envoyons un message sans équivoque à mon avis, et je pense que le vôtre aussi, à savoir que l’Otan est forte et unie, et que les mesures que nous prenons au cours de ce sommet vont renforcer notre force collective. À cette fin, j’annonce aujourd’hui que les États-Unis renforceront leur posture de force et réagiront à l’évolution de l’environnement de sécurité et renforceront notre sécurité collective.
Déclaration de Joe Biden à Madrid
Peu de temps après cette déclaration, la Russie a fait savoir qu’elle n’était « pas intimidée » par l’annonce du président des États-Unis. « Ceux qui proposent de telles décisions ont l’illusion que la Russie pourra être intimidée, en quelque sorte contenue : ils n’y parviendront pas », répond le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. « Il n’y aura aucun résultat, pas les résultats qu’ils escomptent de ces efforts. »
L’Ukraine renouvelle ses demandes de soutien
La guerre en Ukraine a occupé, toute la matinée, les trente dirigeants des pays membres de l’Alliance transatlantique qui étaient réunis en conclave, avec la participation du président ukrainien en visioconférence depuis Kiev. Volodymyr Zelensky réclame plus d’aide militaire, comme il le répète depuis le début de l’offensive russe.
Il y a urgence, affirme l’Ukraine, car la situation sur le terrain se dégrade de jour en jour, même si les troupes russes progressent lentement. Le président ukrainien réclame notamment de l’artillerie moderne et un soutien financier.
L’Ukraine a déjà reçu des systèmes d’artillerie modernes, et je vous en suis très reconnaissant. Mais la guerre continue, et c’est une guerre dans laquelle l’artillerie est d’une grande importance. La guerre ne doit pas s’éterniser. Pour éviter cela, nous devons briser la prépondérance de l’artillerie russe. Nous avons besoin de beaucoup plus de ces systèmes modernes, d’une artillerie moderne. Le soutien financier à l’Ukraine n’est pas moins important que l’aide en armes. La Russie reçoit encore des milliards chaque jour et les dépense pour la guerre. Nous avons un déficit de plusieurs milliards de dollars, nous n’avons pas de pétrole et de gaz pour le couvrir. Nous avons besoin d’environ cinq milliards de dollars par mois, vous le savez.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, annonce la mise en place d’un programme d’assistance complet à l’Ukraine pour l’aider à faire respecter son droit à la légitime défense. Les détails n’ont pas encore été dévoilés, mais cette aide en faveur de l’Ukraine n’est évidemment pas bien perçue par Moscou. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères accuse l’Otan d’agressivité à l’égard de la Russie, et qualifie l’élargissement à la Finlande et à la Suède de « profondément déstabilisateur ».
RFI