🇺🇸 L’ouragan Ian crée des inondations « catastrophiques » en Floride
Ian est désormais relégué en catégorie 1 mais reste destructeur, indique le Centre nationale des ouragans américians (NHC).
Des dégâts considérables. Le puissant ouragan Ian a ce mercredi balayé la Floride, ses vents violents et ses pluies torrentielles ayant déjà causé des inondations « catastrophiques » et des coupures de courant généralisées.
Légèrement à l’écart du trajet de l’ouragan, près de l’archipel des Keys, les mauvaises conditions ont fait chavirer un bateau transportant des migrants, et les gardes-côtes recherchaient encore 20 personnes, trois ayant été sauvées et quatre autres ayant réussi à nager jusqu’au rivage.
Charriant des vents allant jusqu’à 185 km/h, Ian a touché terre le long de la côte de Cayo Costa, dans le sud-ouest de l’Etat, à 15h05 locale (19h05 GMT), d’après le Centre national des ouragans américain (NHC). L’ouragan causait des inondations « catastrophiques », a précisé le centre.
Jusque-là classé en catégorie 4, sur les 5 que comporte l’échelle de Saffir-Simpson, Ian est désormais en catégorie 1 mais reste destructeur, selon cette même source.
Obscurité
Près de 2 millions de foyers étaient privés d’électricité mercredi soir en Floride, principalement autour de la trajectoire de l’ouragan, selon le site spécialisé PowerOutage.
Plusieurs comtés situés près de l’endroit où Ian a touché terre étaient presque entièrement sans courant, d’après le site.
La ville de Punta Gorda a ainsi plongé dans l’obscurité. Dans la nuit, seuls quelques bâtiments équipés de générateurs restaient illuminés, les seuls bruits alentour étant le rugissement du vent et la pluie battante.
Quelques heures plus tôt, la ville avait connu un bref répit en se retrouvant dans l’oeil de l’ouragan. Mais les bourrasques et la pluie sont revenus avec encore plus de force, renversant panneaux de signalisation et emportant morceaux de toits et branches d’arbres.
A Naples, dans le sud-ouest de la Floride, des images de la chaîne MSNBC montraient des rues complètement inondées et les voitures flottant au gré du courant.
Dans la ville de Fort Myers, les inondations étaient si importantes que certains quartiers ressemblaient à des lacs.
La crue a pu parfois dépasser 3 mètres, a annoncé mercredi soir le gouverneur de l’Etat, Ron DeSantis.
Le phénomène météorologique doit ensuite se déplacer dans les terres au cours de la journée, et émerger au-dessus de l’Atlantique ouest d’ici à jeudi soir, d’après le NHC.
L’ouragan Ian devrait s’affaiblir au fil de son passage dans les terres, mais pourrait tout de même provoquer des dégâts significatifs en atteignant l’est de la Floride, a-t-il précisé.
« Très dangereuse »
Le gouverneur Ron DeSantis a affirmé mercredi soir qu’il s’agirait probablement « d’un des cinq plus forts ouragans ayant jamais frappé la Floride ».
« C’est une tempête dont on parlera pendant de nombreuses années », a affirmé le directeur des services météo américains (NWS), Ken Graham, lors d’une conférence de presse.
La directrice de la Fema (l’agence fédérale chargée de la prise en charge des catastrophes naturelles), Deanne Criswell, a affirmé que Ian continuerait d’être une tempête « très dangereuse » pour « les jours à venir ».
Intensification
L’ouragan Ian avait auparavant frappé Cuba mardi, tuant deux personnes et plongeant l’île dans le noir.
Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des ouragans les plus intenses, avec des vents plus violents et des précipitations plus importantes, augmente, mais pas le nombre total d’ouragans.
Selon Gary Lackmann, professeur de sciences atmosphériques à l’université d’Etat de Caroline du Nord, aux Etats-Unis, plusieurs études ont démontré un « lien possible » entre le changement climatique, et un phénomène connu sous le nom « d’intensification rapide » – quand une tempête tropicale relativement faible se renforce en ouragan de catégorie 3 ou plus en l’espace de 24 heures, comme ce fut le cas avec Ian.
« Un consensus demeure qu’il y aura à l’avenir moins de tempêtes, mais que les plus importantes seront plus intenses », a déclaré le scientifique à l’AFP.
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