🇺🇸 Les États-Unis acceptent officiellement un Boeing 747 offert par le Qatar

Le Pentagone a confirmé mercredi l’acceptation d’un Boeing 747 offert par le Qatar, destiné à servir temporairement d’avion présidentiel américain. Une décision qui suscite une vive controverse au sein de la classe politique américaine.
Un cadeau diplomatique hors normes
Le ministre de la Défense Pete Hegseth a annoncé que le Pentagone acceptait officiellement le Boeing 747 offert par la famille royale du Qatar. L’appareil, d’une valeur estimée à environ 400 millions de dollars, serait mis à la disposition du président Donald Trump pour remplacer temporairement Air Force One, actuellement en maintenance.
Ce geste du Qatar, allié stratégique des États-Unis dans le Golfe, se veut selon Doha “un symbole d’amitié et de coopération”. Pourtant, il place Washington dans une position constitutionnellement délicate.
Une décision en contradiction avec la Constitution américaine
La Constitution des États-Unis interdit formellement à tout titulaire d’une fonction publique d’accepter des cadeaux d’un État étranger, sans l’autorisation du Congrès. Mais Donald Trump a défendu vigoureusement l’acceptation de ce don, estimant qu’il n’y avait aucune raison de refuser un tel avantage matériel.
“C’est un beau geste venant du Qatar. Je suis très reconnaissant”, a-t-il déclaré, ajoutant : “Je pourrais être une personne stupide et dire ‘Non, nous ne voulons pas qu’on nous donne un avion très cher’. Mais ce n’est pas mon genre.”
Une polémique politique et juridique
La décision a provoqué une onde de choc parmi les démocrates, qui dénoncent un dangereux précédent. Le chef de file de l’opposition au Sénat, Chuck Schumer, a qualifié l’acceptation de cet avion de “pure corruption” et de “grave menace à la sécurité nationale”.
Il a annoncé le dépôt d’un projet de loi visant à interdire à Donald Trump d’utiliser cet appareil comme avion présidentiel, rappelant que l’indépendance et la sécurité des institutions américaines ne peuvent dépendre d’un cadeau étranger.
Un enjeu diplomatique et sécuritaire
Au-delà des questions juridiques, la nature même du cadeau soulève des inquiétudes sur les plans diplomatique et sécuritaire. L’usage d’un appareil offert par un État étranger – aussi allié soit-il – pourrait exposer le président américain à des risques en matière de cybersécurité, d’espionnage ou d’ingérence.
Le Pentagone n’a pas précisé quelles modifications techniques seraient effectuées sur le Boeing 747 qatari avant qu’il ne puisse accueillir le président, ni si des agences de renseignement américaines avaient validé son usage.