🇺🇸 “Je me battrai jusqu’à son retour” : l’épouse d’un résident expulsé par erreur défie la Maison-Blanche

Jennifer Vasquez Sura se bat pour le retour de son mari, expulsé par erreur vers le Salvador malgré sa protection légale aux États-Unis. L’affaire, devenue emblématique, soulève des inquiétudes sur les atteintes aux droits fondamentaux.
Un combat personnel devenu symbole national
Depuis le 12 mars, Jennifer Vasquez Sura vit dans l’angoisse. Son mari, Kilmar Ábrego García, a été expulsé par erreur vers le Salvador, en dépit de son statut légal aux États-Unis. Ce père de famille de 29 ans, résidant dans le Maryland, est désormais incarcéré dans une prison de haute sécurité.
“Je me battrai jusqu’à ce qu’il rentre à la maison”, a-t-elle déclaré à la chaîne ABC, les larmes aux yeux. Elle était aux côtés du sénateur démocrate Chris Van Hollen, qui a pu rendre visite à Kilmar au Salvador. Leur seul soulagement, dit-elle : “Le voir vivant.”
Une décision de justice ignorée
Malgré une décision de la Cour suprême ordonnant son rapatriement, la Maison-Blanche a fait savoir sur les réseaux sociaux que Kilmar “ne reviendrait jamais”. Certains observateurs estiment que Donald Trump refuse d’admettre une erreur, ignorant ainsi une injonction judiciaire.
Pour Van Hollen, le cas de Kilmar dépasse le seul sort d’un homme : “Il s’agit de défendre les libertés fondamentales et le droit à un procès équitable.”
Un parcours semé d’obstacles
Né en 1995 à San Salvador, Kilmar a fui la violence du gang Barrio 18, qui menaçait sa famille. À 16 ans, il rejoint son frère aux États-Unis. Il y construit une vie stable avec Jennifer, rencontrée en 2016, et leurs enfants, dont un atteint de besoins spécifiques. Kilmar travaille comme apprenti métallurgiste et vit légalement sur le territoire américain.
Mais en 2019, il est arrêté sans preuve concrète et accusé d’appartenir au gang MS-13, sur la base de ses vêtements et d’une source anonyme. Bien que sa demande d’asile ait été initialement rejetée pour dépôt tardif, il obtient finalement le statut de réfugié, en raison d’une menace crédible sur sa vie s’il était renvoyé au Salvador.
Vie privée sous pression médiatique
En 2021, une dispute conjugale aboutit à une plainte temporaire de Jennifer pour violences, qui sera plus tard retirée. Les soutiens de Donald Trump s’en sont emparés sur les réseaux sociaux, alimentant les soupçons à l’encontre de Kilmar. Aujourd’hui, Jennifer affirme qu’ils ont “résolu leurs problèmes ensemble en famille” et qualifie son mari de “partenaire et père aimant”.
Une affaire qui interpelle
Le sénateur Van Hollen, revenu récemment du Salvador, a tiré la sonnette d’alarme :
“Ce n’est pas une question partisane. C’est une question américaine. Si on nie ses droits constitutionnels à un homme, alors c’est la protection de chacun d’entre nous qui est menacée.”