🇺🇸 Face aux tensions avec la Russie et la Chine, l’armée américaine se prépare à livrer une guerre dans l’Arctique
Face aux tensions accrues avec la Russie et la Chine, les États-Unis se soucient de leur Grand Nord. Un exercice militaire d’ampleur a été mené en Alaska par les forces spéciales. Or, le réchauffement climatique va contribuer à faire de l’Arctique un point chaud à l’international.
C’était un des champs de bataille probables d’une guerre froide devenue chaude: la route la plus courte entre la Russie et les USA passe par le pôle Nord.
Du côté américain, on s’y prépare activement, et différents corps des forces spéciales, comme les Navy SEALS ou les “Green Berets” s’entrainent en Alaska ce mois-ci, où le Washington Post a pu les accompagner. C’était le plus grand exercice de ce genre mené par les Américains depuis la fin de la guerre froide, avec 400 commandos impliqués et un largage de parachutistes sur l’île Kodiak. Un environnement qui peut tuer avec encore moins de pitié que l’ennemi, commentait l’un des commandants de l’unité impliquée.
Un monde qui change et qui chauffe
Une manière de se préparer à un monde qui change, bien que les ennemis d’hier pourraient être ceux de demain. La Chine, nouvelle grande puissance, semble surtout vouloir étendre son influence dans le Pacifique central et l’océan Indien. Mais il n’est pas exclu que les côtes d’Alaska ou les îles Aléoutiennes deviennent un jour le théâtre de tensions. Et il y a bien sûr la Russie, empêtrée en Ukraine, mais de plus en plus hostile, et dont l’armée (ré)apprend la guerre de haute intensité à la dure.
De plus, l’Arctique change aussi radicalement: il se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du monde. Un désastre écologique qui ouvre aussi de nouvelles voies de communication, militaires ou commerciales. La fonte des glaces révèle en outre de nouvelles ressources, gazières ou pétrolières par exemple, mais aussi piscicoles. Moscou, Pékin et Moscou seront sur la brèche pour se les accaparer. De même d’ailleurs que d’autres acteurs du Grand Nord, comme le Canada, mais aussi Danemark, Suède et Norvège.
Exercices sino-russes dans le Pacifique nord
De quoi nourrir les tensions à venir, et les différents acteurs s’y préparent. Plusieurs bases de l’ère soviétique sont en cours de modernisation au nord du cercle polaire arctique, relève Géo. La flotte russe du Pacifique a multiplié les exercices conjoints avec son homologue chinoise dans le nord de cet océan, à la grande inquiétude des Américains, mais aussi des Japonais. Lors d’une de ces grands manœuvres, une escadre chinoise a longé les eaux américaines au large des Aléoutiennes, non loin de l’île Kodiak. Un signal clair, pour Washington.
Du côté de l’OTAN, on peut remarquer que les derniers grands exercices conjoints, comme la dernière édition de Northern Response en mars 2024, impliquaient les partenaires nordiques tels que la Norvège. Un message clair à la Russie: l’Alliance atlantique n’a pas froid aux yeux et peut se déployer en Baltique ou en mer du Nord. Mais de là, le cercle polaire arctique est l’étape logique suivante.