🇺🇸 Expulsé par erreur et emprisonné au Salvador : qui est Kilmar Abrego Garcia ?

🇺🇸 Expulsé par erreur et emprisonné au Salvador : qui est Kilmar Abrego Garcia ?

Symbole des dérives de la politique migratoire américaine, Kilmar Abrego Garcia, un père de famille installé aux États-Unis, a été expulsé par erreur vers le Salvador, où il est aujourd’hui emprisonné dans une prison de haute sécurité.

Un arrestation brutale et une expulsion injustifiée

Le 13 mars, Kilmar Abrego Garcia, 29 ans, a été arrêté devant son fils de cinq ans alors qu’il sortait d’un magasin dans le Maryland. Soixante-douze heures plus tard, il se retrouvait enfermé au Cecot, une prison de haute sécurité à San Salvador, aux côtés de 260 autres personnes expulsées par les États-Unis et accusées d’appartenir à des gangs comme la MS-13 ou le Tren de Aragua.

Aucune preuve n’a pourtant été présentée contre lui. Selon ses avocats, il n’a jamais eu de lien avec la MS-13 et n’a jamais été condamné pour aucun délit, à New York ou ailleurs. En réalité, un tribunal fédéral avait annulé son arrêté d’expulsion dès 2019, reconnaissant le danger qu’il courrait au Salvador.

Un parcours migratoire marqué par la violence

Né en 1995 à San Salvador, Kilmar Abrego Garcia a fui les gangs violents du Salvador à 16 ans, sur décision de ses parents. Le commerce familial, dirigé par sa mère, était extorqué par le gang Barrio 18, et ses parents craignaient que leurs fils soient recrutés de force. Il arrive aux États-Unis en 2011 et s’installe dans le Maryland, où il travaille sur des chantiers.

En 2018, il fonde une famille avec Jennifer Vasquez Sura. Ensemble, ils élèvent leur fils, atteint d’un trouble du spectre autistique, ainsi que deux enfants nés d’une précédente union de sa compagne.

“Je suis détruite” : le cri d’une famille déchirée

Depuis son expulsion, Jennifer Vasquez Sura mène un combat public pour obtenir le retour de son mari. Témoignant auprès de l’ONG CASA, elle le décrit comme un “père excellent” et “le pilier de notre foyer”.

La Maison Blanche, en tentant de justifier l’expulsion, a diffusé une ordonnance de protection civile déposée en 2021 par Jennifer Vasquez Sura. Celle-ci a expliqué sur CNN qu’il s’agissait d’un acte isolé, pris dans un moment de peur lié à un passé de violences conjugales, mais que le couple avait depuis surmonté cette épreuve grâce à une thérapie familiale.

“Nous avons reconstruit notre mariage, il n’a fait que se renforcer depuis. Je ne cesserai de me battre jusqu’à voir mon mari vivant”, a-t-elle déclaré lors d’une manifestation dans le Maryland.

Un symbole des dérives administratives

L’affaire Kilmar Abrego Garcia est devenue emblématique des erreurs tragiques que peut engendrer la politique migratoire américaine. Alors que l’administration Trump accentue sa répression contre les migrants supposés liés aux gangs, les ONG dénoncent une “chasse aveugle” qui piétine les droits fondamentaux.

Selon son avocat, Simon Sandoval-Moshenberg, “cette expulsion repose sur une dénonciation anonyme infondée, un précédent inquiétant pour tous les migrants”.