🇺🇸 États-Unis: le projet de réforme électorale voulu par Joe Biden enterré au Sénat

Aux États-Unis, c’est un nouvel échec pour le président Joe Biden et c’était attendu. Son projet de réforme électorale a été enterré au Sénat cette nuit. Il s’agit d’un revers cinglant à dix mois des élections de mi-mandat. Ce texte retoqué visait à poser un cadre fédéral à l’organisation des élections.

Cette réforme devait intervenir maintenant, parce que depuis l’élection de Joe Biden, une quinzaine d’États conservateurs ont fait passer une série de restrictions à l’accès au vote. Fini le vote par correspondance, par exemple. Pour ces États, il s’agit de mieux sécuriser l’organisation des scrutins. Mais, selon des ONG, ces dispositions pénalisent surtout le vote des Afro-Américains, réservoir de voix pour les démocrates.

Joe Biden avait promis d’être le « président de tous les Américains » en arrivant au pouvoir. Il y avait donc urgence à défaire ces mesures au niveau des États, grâce à cette réforme électorale au niveau fédéral, avant les élections de mi-mandat, au mois de novembre où il y a de grandes chances pour que les démocrates perdent leur majorité au Congrès. Mais l’opposition républicaine a fait bloc cette nuit, et la défection de deux sénateurs démocrates, Joe Manchin et Kyrsten Sinema, des électrons libres, n’a pas aidé non plus.

Pas d’anticipation de l’opposition

Le président, sur Twitter, s’est dit « profondément déçu mais pas découragé ».

I am profoundly disappointed that the Senate has failed to stand up for our democracy. I am disappointed — but I am not deterred.

We will continue to advance necessary legislation and push for Senate procedural changes that will protect the fundamental right to vote.

— President Biden (@POTUS) January 20, 2022

Ce nouvel échec est tout de même un symbole le jour de son premier anniversaire au pouvoir. Car c’est vraiment ce que l’on retient de ces derniers mois, une succession d’échecs et des réformes bloquées parfois par sa propre majorité, alors qu’il s’était présenté comme l’artisan du dialogue, de la recherche du consensus.

Le président américain a d’ailleurs avoué, mercredi 19 janvier en conférence de presse, n’avoir « pas anticipé » un tel degré d’opposition. Il a reconnu d’autres difficultés : les États-Unis sont confrontés à l’inflation, à une crise sanitaire qui dure… et le pays est toujours aussi divisé. Joe Biden avait promis d’être le président de l’unité. Il l’a admis hier, « les États-Unis en sont encore loin ».

RFI