🇺🇸 Donald Trump et l’idée d’acquérir le Groenland : une ambition géostratégique et économique?
L’annonce de Donald Trump évoquant l’achat du Groenland a suscité des réactions variées, allant de l’indignation diplomatique à des analyses économiques approfondies. Si l’idée semble irréaliste à première vue, elle s’inscrit dans une longue tradition américaine d’acquisition territoriale par voie financière.
Un précédent historique : les terres achetées par les États-Unis
Les États-Unis ont déjà repoussé leurs frontières grâce à des transactions financières majeures, comme l’achat de la Louisiane en 1803 pour 15 millions de dollars ou de l’Alaska en 1867 pour 7,2 millions de dollars. Ces montants, bien que modestes pour l’époque, représenteraient aujourd’hui des milliards après ajustement pour l’inflation.
Le Groenland : une île riche en ressources naturelles
Le Groenland, bien qu’abritant seulement 60 000 habitants, possède un sous-sol convoité : 43 des 50 minéraux considérés comme critiques par les États-Unis et des réserves estimées à 52 milliards de barils de pétrole. Ces ressources, largement inexploitées en raison du climat, pourraient devenir accessibles avec le réchauffement climatique.
Cependant, les estimations sur la valeur économique du Groenland varient :
- 12 milliards de dollars, selon le PIB actuel.
- 50 à 77 milliards de dollars, selon des comparaisons avec l’Alaska et des ajustements pour l’inflation.
Une acquisition stratégique pour la défense américaine
Au-delà des ressources naturelles, le Groenland revêt une importance géostratégique, notamment pour contrer l’expansion russe et chinoise dans l’Arctique. Les États-Unis y possèdent déjà une base militaire à Pituffik. Toutefois, acheter l’île, ou pire, l’annexer par la force, risquerait de provoquer des tensions majeures au sein de l’OTAN, voire des conflits avec l’Union européenne en vertu du traité de Lisbonne.
Les défis diplomatiques et politiques
Ni les Groenlandais ni les Danois ne soutiennent l’idée d’une transaction. Une annexion violerait le droit international et pourrait affaiblir les alliances occidentales. Cette éventualité ne profiterait qu’aux adversaires des États-Unis, notamment à Vladimir Poutine, en divisant les membres de l’OTAN et de l’UE.
Une ambition au goût amer
Si l’idée d’acheter le Groenland peut sembler alignée avec la stratégie américaine d’expansion historique, elle se heurte à des réalités diplomatiques, économiques et stratégiques. Dans ce contexte, l’initiative de Trump apparaît davantage comme une provocation qu’un projet réaliste, mais elle met en lumière l’importance croissante de l’Arctique sur la scène géopolitique.