🇺🇸🇨🇳 La Chine et les États-Unis s’échangent discrètement trois prisonniers de part et d’autre

La Chine a libéré trois citoyens des États-Unis “injustement détenus”, ont annoncé mercredi des responsables américains, à quelques semaines de la fin du mandat du président sortant Joe Biden et du retour de Donald Trump à la Maison Blanche. De son côté, Pékin a fait une annonce similaire.

Mark Swidan, Kai Li et John Leung ont été libérés dans le cadre d’un échange contre des ressortissants chinois détenus aux États-Unis, qui n’ont pas été identifiés, selon ces responsables sous couvert d’anonymat.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a précisé plus tard sur X avoir parlé aux trois hommes “alors qu’ils rentraient aux États-Unis juste à temps pour Thanksgiving”, fête américaine marquée par des réunions de famille.

“Je leur ai dit à quel point j’étais heureux qu’ils soient en bonne santé et qu’ils soient bientôt réunis avec leurs proches”, a-t-il ajouté dans un message sur le réseau social.

Privé de sommeil et de nourriture

Mark Swidan est détenu depuis 2012 après avoir été arrêté lors d’un voyage d’affaires sur des accusations de possession de drogues.

Sa famille et ses partisans assurent qu’il n’y a jamais eu de preuves contre lui, faisant valoir que son chauffeur et interprète l’avait faussement accusé.

Pendant sa détention, il a été privé de sommeil et de nourriture au point de perdre environ 45 kilos, selon Dui Hua, une association de soutien aux prisonniers en Chine.

Sa mère Katherine, qui vit au Texas, avait dénoncé lors d’une audition au Congrès en septembre dernier que l’administration Biden n’en faisait pas assez pour obtenir la libération de son fils. “Nos proches ne sont pas des pions politiques”, avait-elle dit.

John Leung est un citoyen américain qui résidait de façon permanente à Hong Kong. Il a été arrêté en 2021 et condamné pour espionnage.

Quant à Kai Li, il est né à Shanghai mais naturalisé américain. Cet homme d’affaires a été arrêté en 2016, puis accusé et condamné pour espionnage.

En septembre, un pasteur américain détenu en Chine depuis 2006, David Lin, avait été libéré. Il avait été condamné à vie, accusé de fraude selon les médias américains, mais Washington estimait la condamnation infondée.

La libération de ces Américains se fait dans la plus grande discrétion, contrairement aux récents échanges de prisonniers entre les États-Unis et la Russie où le président Biden s’était rendu à l’aéroport pour les accueillir.

Trois prisonniers chinois en échange

Pékin a également annoncé le retour en Chine de trois de ses ressortissants, “emprisonnés à tort” aux États-Unis.

“Grâce aux efforts incessants du gouvernement chinois, trois citoyens chinois, détenus à tort par les États-Unis, sont rentrés en toute sécurité dans leur patrie”, a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

“Cette situation montre une fois de plus que la Chine ne renoncera jamais à ses compatriotes”, a déclaré la porte-parole du ministère, ajoutant que Pékin “s’oppose fermement à la répression et à la persécution de ses citoyens par les États-Unis à des fins politiques” et continuera à “prendre les mesures nécessaires pour défendre les droits et les intérêts de ses ressortissants”.

Un “fugitif” de longue date a également été extradé vers la Chine, a précisé la porte-parole Mao Ning, affirmant que ce retour démontre que “nul ne peut échapper au long bras de la justice”.

Le président américain sortant Joe Biden avait soulevé le cas des prisonniers américains lors de sa dernière rencontre avec le président chinois Xi Jinping le mois dernier en marge d’un sommet de l’Apec, à Lima.

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