🇺🇲 “Une entreprise incroyablement coûteuse” : pourquoi le “Dôme d’or” voulu par Trump pourrait ne jamais voir le jour

Le projet ambitieux de Donald Trump visant à doter les États-Unis d’un système antimissiles spatial, baptisé “Dôme d’or”, se heurte à d’importants obstacles financiers, techniques et politiques, remettant en question sa réalisation à court terme.
Un projet ambitieux, mais peu détaillé
Depuis quatre mois, peu d’informations précises ont été communiquées sur ce vaste bouclier antimissiles voulu par le président américain. Ce système doit pouvoir intercepter une large gamme de menaces, allant des missiles balistiques intercontinentaux aux missiles hypersoniques, en passant par les drones. Donald Trump souhaite qu’il soit opérationnel avant la fin de son mandat.
Des défis majeurs à relever
Le coût, la capacité industrielle et la volonté politique constituent les principaux défis, souligne Melanie Marlowe, experte au Centre d’études stratégiques et internationales. Si ces obstacles sont surmontables, il faudra d’abord que la Maison Blanche et le Congrès s’accordent sur le financement, alors même que l’industrie de défense américaine doit encore être relancée.
Le président Trump a évalué le coût total du “Dôme d’or” à environ 175 milliards de dollars. Mais pour des spécialistes comme Thomas Roberts, professeur en affaires internationales et ingénierie aérospatiale, ce montant semble nettement sous-estimé. Selon une agence du Congrès, un système comparable coûterait entre 161 et 542 milliards de dollars sur 20 ans, et le projet Trump pourrait nécessiter encore plus d’intercepteurs spatiaux.
Un système inspiré… mais différent
Le “Dôme d’or” s’inspire du “Dôme de fer” israélien, qui protège contre des attaques à courte portée, notamment par roquettes ou drones. Mais il vise ici à intercepter des missiles intercontinentaux, un défi technologique beaucoup plus complexe.
Une menace en hausse, une réponse coûteuse
La dernière évaluation militaire américaine souligne l’aggravation des menaces, notamment de la Russie, de la Chine, mais aussi de la Corée du Nord et de l’Iran, sans oublier les acteurs non étatiques. La multiplication des menaces rend nécessaire un bouclier efficace, mais aussi extrêmement coûteux.
“Plus on élève les exigences, plus le coût augmente”, note Chad Ohlandt, expert au sein de la RAND Corporation. Thomas Withington, chercheur au Royal United Services Institute, rappelle que ce projet est une “entreprise incroyablement coûteuse” et qu’il n’est pas certain qu’il voie le jour un jour.