🇺🇲 “Signalgate” : une erreur d’iPhone plonge un journaliste dans une réunion secrète sur une attaque au Yémen

Le journaliste Jeffrey Goldberg s’est retrouvé par erreur dans un groupe Signal où des hauts responsables américains discutaient d’une opération militaire au Yémen. Une enquête interne met en cause une fonctionnalité d’iPhone mal maîtrisée, tout en révélant d’autres failles de sécurité préoccupantes.
Une intrusion embarrassante au cœur du pouvoir
Le 13 mars dernier, Jeffrey Goldberg, journaliste influent du magazine The Atlantic, a été ajouté par erreur à un groupe de discussion sécurisé sur l’application Signal. Dans cette conversation participaient plusieurs hauts responsables de l’administration Trump, dont le conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz. Le groupe évoquait des plans d’attaque contre les Houthis au Yémen.
L’incident, surnommé « Signalgate », a été révélé par The Guardian, qui a eu accès aux conclusions de l’enquête interne de la Maison-Blanche. Trois sources proches du dossier ont confirmé l’information.
Une faille technique et humaine
D’après cette enquête, Mike Waltz aurait ajouté Jeffrey Goldberg à la conversation en pensant intégrer Brian Hughes, porte-parole du Conseil national de sécurité. La confusion serait due à une fonction de l’iPhone, qui suggère automatiquement des mises à jour de contacts en fonction des derniers échanges reçus.
En octobre 2024, Brian Hughes avait transféré à Waltz un e-mail de Goldberg contenant sa signature électronique, y compris son numéro de téléphone. L’algorithme de l’iPhone aurait fusionné ce numéro avec la fiche contact de Hughes, trompant Waltz au moment d’ajouter un participant au groupe Signal.
Une conversation vulnérable… et explosive
L’incident soulève des questions de fond : comment une discussion impliquant des plans d’attaque a-t-elle pu se tenir sur une messagerie non sécurisée par le Pentagone et non archivée selon les protocoles militaires ? Goldberg, une fois dans le groupe, aurait pris plusieurs captures d’écran, dont certaines ont été divulguées.
Ce couac a embarrassé l’administration, non seulement en raison du contenu confidentiel, mais aussi parce qu’il implique une proximité soupçonnée entre Waltz et Goldberg — ce dernier étant honni par Donald Trump. Le président américain a vu dans cet incident une possible trahison de son conseiller.
Waltz maintenu, mais sous pression
L’enquête disculpe Waltz de toute intention malveillante, mais souligne une série de négligences et de mauvaises pratiques remontant à plusieurs mois. Malgré cela, Trump ne l’a pas démis de ses fonctions, contrairement à d’autres responsables tels que Timothy Haugh, directeur de la NSA, récemment limogé.
Selon le New York Times, la décision de Trump aurait été influencée par l’influenceuse Laura Loomer, proche des cercles complotistes, qui a directement réclamé le départ de Haugh lors d’un entretien privé avec le président.