🇺🇲 Qu’est-ce qu’un stylo automatique et pourquoi écrit-il un nouveau chapitre du duel Trump-Biden?

Donald Trump a assuré lundi que les grâces préventives accordées par son prédécesseur Joe Biden à des personnalités honnies par le président républicain n’étaient pas valides. La raison? Elles auraient été signées à l’aide d’un “stylo automatique”, un automate équipé d’un stylo qui permet de reproduire la signature préalablement enregistrée d’un individu.

“Les ‘grâces’ que Joe Biden l’endormi a accordées à la commission non-élue de voyous politiques et à bien d’autres sont par la présente déclarées NULLES, NON AVENUES ET SANS EFFET, parce qu’elles ont été faites par stylo automatique”, a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social dans la nuit de dimanche à lundi.

Quelques heures avant de céder le pouvoir, le 20 janvier, Joe Biden avait accordé une série de grâces préventives à des élus ou des fonctionnaires pour les protéger de “poursuites judiciaires injustifiées et politiquement motivées”. Joe Biden avait notamment accordé sa protection à l’ancien chef d’état-major, le général Mark Milley, à l’ex-architecte de la stratégie de la Maison Blanche contre le Covid-19, le Dr Anthony Fauci, ainsi qu’aux élus et fonctionnaires ayant participé à la commission d’enquête sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

Qu’est-ce qu’un stylo automatique?

Un stylo automatique est un dispositif destiné à signer des documents sans intervention humaine directe. Il est utilisé par les présidents et les législateurs américains depuis des décennies. Barack Obama a été le premier président à y avoir recours pour signer un décret, selon Newsweek.

Il convient de souligner que Donald Trump lui même s’en est déjà servi. Le Daily Mail a recensé au moins 25 signatures identiques de Trump sur des documents fédéraux au cours de sa présidence, ce qui indique l’utilisation d’un stylo automatique.

Alors que George W. Bush l’évitait pour des raisons juridiques, Obama l’a notamment utilisé pour le projet de loi fiscale de 2013. Les experts juridiques ont débattu de la validité des signatures par “autopen”, en particulier sur les documents sensibles, mais il n’y a pas de décision définitive contre leur utilisation pour les actions exécutives, précise le Business Standard.

Les accusations de Donald Trump font suite à un rapport de l’Oversight Project, une branche du conservateur groupe de réflexion Heritage Foundation. “Nous avons rassemblé tous les documents que nous avons pu trouver portant la signature de Joe Biden au cours de sa présidence. Tous utilisaient la même signature autopen, à l’exception de l’annonce de l’abandon de la course par l’ancien président l’année dernière”, a partagé l’Oversight Project sur X.

Fox News a assuré avoir examiné plus de 20 décrets signés entre 2021 et 2024, qui porteraient tous des signatures autopen identiques. De son côté, CNN a rapporté en 2024 que l’utilisation d’autopen dans l’administration de Biden était rare.

🚨WHOEVER CONTROLLED THE AUTOPEN CONTROLLED THE PRESIDENCY🚨

We gathered every document we could find with Biden's signature over the course of his presidency.

All used the same autopen signature except for the the announcement that the former President was dropping out of the… https://t.co/CC3oJUkNr4 pic.twitter.com/mtNrZsALDu

— Oversight Project (@OversightPR) March 6, 2025

Ces allégations ont suscité de vives réactions politiques. Le procureur général du Missouri, Andrew Bailey, un allié de Trump, a envoyé une lettre au ministère de la Justice pour réclamer une enquête afin de déterminer si l’état cognitif de Joe Biden permettait à du personnel non élu de mettre en œuvre des politiques sans son approbation directe. M. Bailey a fait valoir que si M. Biden n’était pas pleinement conscient des ordres signés, ceux-ci seraient “nuls et non avenus” et que les États avaient le droit de savoir.

“La validité des grâces peut-elle être remise en question parce qu’elles ont été apposées par un stylo automatique?”, interroge la Voix du Nord avant d’apporter une réponse claire: non. Son usage est légal depuis 2005 aux États-Unis où le président n’est pas obligé de signer lui-même ses décisions et a le droit de déléguer cette tâche, notamment avec un recours au stylo automatique.

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