🇺🇲 Elon Musk n’est «pas sûr» de pouvoir racheter Twitter mais a un plan B
Après s’être installé comme le principal actionnaire de Twitter ce mois-ci, le richissime Américain Elon Musk veut désormais racheter entièrement le réseau social. Pour cela, le patron de Telsa et de Space X met sur la table 43 milliards de dollars. L’entreprise a indiqué « examiner cette offre ». Alors, pourquoi le milliardaire lance-t-il cette offensive ?
Elon Musk veut racheter Twitter, dit-il, pour le transformer. C’est ce qu’il écrit au gendarme de la Bourse américaine, la SEC, dans sa lettre qui dévoile sa proposition.
« Je propose d’acheter 100% de Twitter au prix de 54,20 dollars par action en numéraire », peut-on lire dans ce document, adressé également au président du conseil d’administration de l’entreprise, Bret Taylor.
Le prix proposé par le milliardaire valoriserait Twitter à 43,4 milliards de dollars, contre environ 36 milliards à l’heure actuelle. Offre à prendre ou à laisser.
Le dirigeant d’entreprises américain, d’origine sud-africaine, explique en effet qu’il s’agira de « sa meilleure offre et son offre finale ». En cas de refus, Elon Musk menace de « réexaminer sa position d’actionnaire » fraîchement acquise au sein du groupe.
Le multimilliardaire a acquis un peu plus de 9% du capital du réseau social au début du mois (73,5 millions d’actions ordinaires). Une acquisition qu’il avait justifiée par le « rôle majeur que Twitter joue en faveur de la liberté d’expression à travers le monde ».
Dans sa nouvelle lettre, il manifeste une certaine déception depuis cet investissement : « L’entreprise, selon lui, ne servira pas cet impératif dans sa forme actuelle. »
Elon Musk est très actif et très suivi sur Twitter, où 82 millions d’abonnés le suivent. Il critique régulièrement le fonctionnement du site, accusant par exemple l’algorithme de bafouer la liberté d’expression en affichant des tweets plutôt que d’autres.
Depuis que j’ai réalisé mon investissement, je me suis rendu compte que l’entreprise ne prospérerait pas et ne servirait pas son impératif sociétal sous sa forme actuelle
Depuis son arrivée, Elon Musk a multiplié les tweets pour suggérer des modifications ou des ajouts qu’il souhaiterait voir apparaître sur le site de microblogs, notamment un bouton « éditer » ou encore le retrait des publicités.
En cas d’acquisition, le multimilliardaire veut sortir le réseau social de la Bourse de Wall Street. Pour en avoir le contrôle total. Il termine sa proposition de rachat avec ces mots : « Twitter a un potentiel extraordinaire. Je vais le débloquer. »
Selon Forbes, la fortune personnelle de M. Musk s’élèverait à près de 274 milliards de dollars, ce qui ferait de lui l’homme le plus riche du monde actuellement.
À Wall Street, l’action de Twitter est montée de 2,2%, à 46,86 dollars, en début de séance ce jeudi 14 avril. Elle s’était envolée quand l’offre de M. Musk avait été rendue publique.
Réaction
Par communiquer, Twitter a confirmé avoir reçu « l’offre non sollicitée et non contraignante d’Elon Musk d’acquérir l’ensemble des actions ordinaires en circulation de l’entreprise au prix de 54,20 dollars en numéraire ».
« Le conseil d’administration de Twitter va examiner avec attention l’offre pour déterminer la ligne de conduite qu’il estime servir au mieux les intérêts de l’entreprise et de tous les actionnaires de Twitter », a ajouté le groupe.
Elon Musk affirme ne pas chercher à « faire de l’argent »
« Je pense que ça va être assez douloureux et je ne suis pas sûr d’arriver à l’acheter », a admis Elon Musk. Interviewé lors de la conférence Ted2022, retransmise en direct depuis Vancouver, au Canada, il a assuré qu’il ne cherchait pas à « faire de l’argent ». « J’ai juste une forte intuition qu’avoir une plateforme publique, largement inclusive, en laquelle on puisse avoir confiance, est extrêmement important pour le futur de la civilisation », a-t-il ajouté lors de sa première prise de parole depuis l’annonce de sa proposition.
Pressé sur la question du financement, il a répété avoir les « fonds suffisants » et un plan B si le Conseil d’administration de Twitter refuse son offre, sans donner plus de détails. Mais il a expliqué qu’il espérait avant tout rallier à son projet le plus d’actionnaires existants possibles.
L’un des actionnaires a déjà réagi : le prince saoudien Al-Walid ben Talal a déclaré sur Twitter qu’il « rejetait » son offre. « Je ne pense pas que la proposition d’Elon Musk (54,20 dollars) s’approche un tant soit peu de la valeur intrinsèque de Twitter, étant donné ses perspectives de croissance. Je suis l’un des actionnaires les plus importants et les plus anciens de Twitter, et Kingdom Holding Company (son fonds d’investissement, ndlr) et moi-même rejetons cette offre », a-t-il écrit sur le réseau jeudi.
RFI (Avec agences)