🇺🇦 Ukraine: jour après jour, le pays se bat pour rétablir son électricité

🇺🇦 Ukraine: jour après jour, le pays se bat pour rétablir son électricité

L’Ukraine tente de rétablir son électricité, après les bombardements russes intenses du vendredi 16 décembre, qui ont touché des infrastructures électriques de Kiev, plongeant une partie du pays dans le noir. Ce samedi matin, un tiers des habitants de la capitale ukrainienne se réveillent sans eau ni chauffage.

C’est un nouvel exemple « de la terreur aveugle du Kremlin » pour Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne. La France, elle, parle d’un « crime de guerre ». Nouvelle indignation, donc, après les bombardements intenses du vendredi 16 décembre : la Russie a tiré 74 missiles en direction de l’Ukraine. 60 d’entre eux ont pu être interceptés, mais les dégâts sont considérables, avec Kiev et de nombreuses régions qui subissent coupures d’eau et d’électricité.

Allure fantômatique

En soirée, à Kiev, les grands massifs d’immeubles de banlieue en rive gauche du Dniepr prenaient une allure véritablement fantomatique, sous des averses continuelles de neige verglaçante, alors que quasiment aucun appartement n’était éclairé, écrit notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan. Depuis 24 heures, plusieurs régions ont été totalement privées de courant : Kharkiv, Poltava, Kropyvnytski, tandis que le bilan humain est très élevé : vendredi, ce sont dix civils qui ont perdu la vie dans toute l’Ukraine, suite à ces frappes de missiles de plus en plus fréquentes.

Dans tout le pays, les ingénieurs et les équipes de réparation tentent de rétablir le courant au plus vite. « Cela prendra du temps mais ce sera fait », a promis Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a répété que les cibles étaient aujourd’hui civiles : « Les frappes russes touchent principalement des installations d’approvisionnement en énergie et en chauffage ».

« Dans une semaine, nous serons congelés »

Alors que de nombreux habitants de Kiev se réfugient dans le métro, d’autres choisissent de rester chez eux, comme la professeure d’espagnol Darina Kachenko: « À 8h10 nous avons entendu l’alarme retentir, très fort, et nous sommes allés dans un refuge dans notre appartement, entre des murs porteurs de notre immeuble. Nous ne descendons dans la cave, où il y a un bunker, que si les explosions sont proches ».

« Malgré les attaques précédentes, dit-elle encore, nous avions du chauffage. Aujourd’hui, avec cette dernière attaque, nous n’en avons plus, et dans une semaine nous serons congelés, il fera encore plus froid que dehors. Les coupures d’électricité, c’est tous les jours, très souvent. Notre vie a changé, nous l’organisons autour des moments où il y a de l’électricité : s’il y en a, même pendant la nuit, on commence à recharger tout ce qu’on a, on cuisine, et on met entre des matelas, des couvertures ce qu’on prépare pour ça reste chaud ; et je commence à me laver, parce que nous avons un chauffe-eau ».

Nouveau paquet de sanctions 

Depuis le mois d’octobre et la contre-offensive ukrainienne, qui s’est soldée par des revers militaires pour Moscou, la Russie mène des frappes massives sur le réseau électrique du pays, plongeant des millions de civils dans le noir et le froid. Vendredi, l’Union européenne a voté un nouveau paquet de sanctions contre la Russie, entre autres, le gel des avoirs de banques russes.

De son côté, l’armée russe a affirmé avoir empêché une livraison d’armes étrangères aux forces ukrainiennes au moyen des frappes massives effectuées la veille : « Une frappe massive avec des armes de haute précision a été effectuée le vendredi 16 décembre contre des systèmes de commandement militaire, du complexe militaire et industriel et des sites énergétiques ukrainiens », a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué cité par l’AFP. « À l’issue de la frappe, une livraison d’armes et de munitions de fabrication étrangère a été empêchée, une avancée des réserves (des forces ukrainiennes) vers les zones de combat a été bloquée, le fonctionnement des entreprises de fabrication et de réparation d’armes […] a été suspendu », affirme encore ce communiqué russe.

RFI