🇺🇦 “Très complexe et préparée dans le plus grand secret” : l’Ukraine frappe en profondeur avec l’opération “Toile d’Araignée”

En détruisant plusieurs bombardiers russes sur cinq bases différentes, l’Ukraine marque un tournant stratégique avec une opération d’une audace sans précédent, menée en silence depuis un an et demi.
Une offensive d’une précision chirurgicale
Volodymyr Zelensky a salué dimanche soir ce qui pourrait devenir un moment charnière du conflit : l’“Opération Toile d’Araignée”, une attaque d’envergure au cœur du territoire russe, menée sans coordination avec les alliés occidentaux. À la manœuvre, les services de sécurité ukrainiens, avec à leur tête le lieutenant-général Vasyl Malyuk, ont orchestré pendant 18 mois cette mission aussi discrète que sophistiquée.
Le résultat est spectaculaire : treize bombardiers stratégiques russes détruits, plusieurs autres endommagés, et au moins un avion radar A-50 “Mainstay” neutralisé. Un ancien colonel et expert en défense, Roger Housen, estime qu’il s’agit d’un véritable “11 septembre pour la Russie”.
Une opération clandestine inédite
Au cœur du plan : 117 drones kamikazes de type FPV (first-person view), dissimulés dans des cabines en bois spécialement aménagées. Ces dernières, transportées à bord de camions civils russes ou infiltrés, étaient équipées de compartiments secrets dont les toits pouvaient s’ouvrir à distance.
Ces véhicules ont discrètement traversé les vastes frontières russes, jusqu’à se positionner près de cinq bases aériennes stratégiques : Belaya (Sibérie), Dyagilevo (région de Riazan), Olenya et Severomorsk (Mourmansk), et Ivanovo (centre de la Russie). Une fois en place, les drones ont été lancés à distance, via le réseau mobile russe, guidés par des caméras embarquées, pour frapper directement les appareils militaires.
Un camouflet pour la sécurité russe
L’un des éléments les plus marquants reste la surprise totale de la défense russe. “Aucun agent ne pouvait imaginer un scénario pareil : des drones à courte portée, lancés à seulement quelques kilomètres des cibles, à l’intérieur du pays”, souligne Roger Housen. “C’est précisément ce manque d’anticipation que les Ukrainiens ont exploité avec génie.”
Le mystère reste entier sur l’identité des conducteurs des camions. L’Ukraine affirme que ses agents sont tous sains et saufs. Moscou, de son côté, prétend en avoir arrêté plusieurs. Les hypothèses évoquent des Russes sympathisants ou des commandos ukrainiens infiltrés avec de faux papiers.
Une portée stratégique majeure
Les dommages infligés à l’aviation stratégique russe sont loin d’être anodins. Les bombardiers visés incluent les modèles TU-95 et TU-22M, mais surtout un A-50, avion crucial pour la coordination aérienne. Ce type d’appareil, produit en quantité très limitée, ne peut être remplacé facilement.
Par cette opération, Kiev envoie un message clair avant d’éventuelles négociations avec Moscou : l’Ukraine est capable de frapper au cœur du territoire russe, dans les zones les plus sensibles, avec une maîtrise technique et logistique impressionnante. Et ce, sans le soutien direct de ses alliés occidentaux.