🇺🇦 Situation “extrêmement tendue” autour de Bakhmout: “L’ennemi a envoyé les unités les mieux préparées”
L’armée ukrainienne a fait état mardi d’une situation “extrêmement tendue” autour de Bakhmout, à l’épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine, où les troupes russes ont gagné du terrain ces dernières semaines et tentent désormais d’encercler cette cité.
Malgré une importance stratégique contestée par les experts, Bakhmout est devenue un symbole de la lutte pour le contrôle de la région industrielle du Donbass. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’était rendu sur place en décembre, avait juré de défendre cette ville-forteresse “aussi longtemps que possible”.
Wagner en première ligne
“La situation aux alentours de Bakhmout est extrêmement tendue”, a constaté mardi le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, cité par le centre de presse officiel de l’armée. Selon lui, le groupe paramilitaire russe Wagner, dont les hommes sont en première ligne dans cette bataille, “a envoyé à l’attaque ses unités les mieux préparées, qui tentent de percer la défense de nos troupes et d’encercler la ville”.
Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, a revendiqué tour à tour ces dernières semaines la prise de localités autour de Bakmout, notamment au nord de celle-ci. Soledar est tombée en janvier, puis Krasna Gora en février et, samedi, le village de Iaguidné, situé aux portes mêmes de la cité.
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Conséquence de cette lente poussée russe, trois des quatre routes permettant aux Ukrainiens d’approvisionner Bakhmout ont été coupées, ne laissant plus que, comme voie de sortie, celle menant, plus à l’ouest, vers Tchassiv Iar, au sud de laquelle les Russes essaient également de progresser.
Bakhmout, qui comptait 70.000 habitants avant la guerre, a été en grande partie détruite par les combats qui ont provoqué de lourdes pertes dans les deux camps. Le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a révélé à la mi-févier que moins de 5.000 civils, dont environ 140 enfants, restaient toujours en ville malgré le danger.
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“Nous sommes ici”
M. Zelensky avait reconnu lundi soir que la situation aux alentours de Bakhmout devenait “de plus en plus compliquée” pour les soldats ukrainiens, qui ont décrit des scènes de destructions rappelant celles de la Première Guerre mondiale. Les militaires ukrainiens interrogés par l’AFP à Bakhmout lundi ont affirmé garder le moral.
“Nous ne pouvons pas connaître toute la situation opérationnelle mais nous sommes ici, nous ne nous sommes pas enfuis”, a déclaré un soldat de 44 ans dont le nom de guerre est “Kaï”. “Pas seulement Bakhmout mais la Crimée et tout le reste, nous allons tout récupérer”, a renchéri “Ded”, 45 ans, en tirant sur une cigarette.
“Fox”, 40 ans, est plus réaliste : “je comprends contre quel pays nous nous battons (…) Ils ont des gens intelligents là-bas, des gens qui savent comment se battre. Ils pensent, ils apprennent, de la même façon que nous”, constate-t-il. Selon le centre de réflexion Institute for the Study of War, la Russie “met en oeuvre de nouvelles tactiques d’assaut” en formant des groupes plus petits et plus mobiles.
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Nouveaux combats sur le front
L’état-major ukrainien a signalé mardi des combats sur d’autres points du front: à Koupiansk dans le nord-est, à Avdiïvka près du bastion séparatiste de Donetsk et à Lyman, une ville de l’est reprise aux Russes en septembre. Ces affrontements se déroulent après que la guerre en Ukraine est entrée la semaine dernière dans sa deuxième année.
La Russie a été frappée pour son invasion par une pluie de sanctions occidentales et les Ukrainiens sont parvenus à lui infliger de sérieux revers sur le terrain, dopés par les livraisons d’armes et le soutien financier de leurs alliés américains et européens.
Sur le front diplomatique, la Chine est sortie de sa retenue en proposant aux Russes et aux Ukrainiens d’entamer des pourparlers de paix sur la base d’un document en 12 points dans lequel elle exhorte les deux belligérants au dialogue, insiste sur le respect de l’intégrité territoriale et s’oppose à tout recours de l’arme nucléaire.
Si les Occidentaux ont globalement accueilli cette intervention diplomatique chinoise avec scepticisme, le président Zelensky s’est dit prêt à “travailler” avec Pékin et a annoncé son intention de rencontrer son homologue Xi Jinping. Le Kremlin a quant à lui dit ne pas voir “pour l’instant” les conditions réunies pour un règlement “pacifique”.
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