🇺🇦 L’un des meilleurs tireurs d’élite au monde est arrivé en Ukraine, et il n’a qu’une seule idée en tête
Il vient de laisser femme et enfant au Canada et a courageusement franchi la frontière ukrainienne mercredi. Wali, nom de guerre de l’homme de 40 ans, n’a pas hésité un instant quand il a entendu que des populations opprimées avaient besoin de tireurs d’élite. “Je dois venir en aide à ces gens qui se font bombarder, tout simplement parce qu’ils cherchent à intégrer l’Europe et ne pas devenir Russes”.
Le Canadien d’origine française est tout sauf un novice dans l’art de la guerre. Le quadragénaire a une fameuse feuille de service, avec de l’expérience au sein des troupes d’élite canadiennes en Afghanistan et auprès des Kurdes en Irak. C’est d’ailleurs l’un de ses collègues snipers qui a (anonymement) pulvérisé le record du monde du tir mortel en abattant un terroriste de l’EI en actionnant sa gâchette à 3.450 m de sa cible, en 2017.
Manquer les un an de son fils, pour en sauver d’autres
Comment un père de famille peut-il prendre une décision aussi risquée? “Wali” a expliqué au quotidien canadien La Presse vendredi avoir été convaincu par un ami qui organise des couloirs humanitaires dans la région du Donbass. “Il m’a expliqué qu’ils avaient besoin d’un tireur d’élite”. Une requête à laquelle le Canadien n’a pu qu’accéder. “C’est comme un pompier qui entend une sirène retentir. Il fallait que j’y aille”, illustre-t-il.
Il laisse donc derrière lui sa femme et leur fils qui soufflera sa toute première bougie sans lui la semaine prochaine. “Je sais, c’est juste atroce”, concède-t-il sans difficulté. “Mais lorsque je vois les images de dévastation en Ukraine, c’est comme si je voyais mon propre enfant en danger et dans la souffrance là-bas”, explique-t-il. “Quand je vois un immeuble ravagé, je pense à son propriétaire qui voit sa pension partir en fumée. Je vais là-bas pour des raisons humanitaires”, résume le combattant.
Son épouse, qui a demandé à rester anonyme pour des raisons de sécurité, reconnaît l’avoir laissé partir à contrecœur. “Mais je savais que si je l’en empêchais, ça l’aurait détruit. Comme si je l’avais mis en prison”, décrit-elle, résignée.
Affection et infinie reconnaissance
Wali, qui est entre-temps arrivé à destination, relate auprès de CBC la manière dont lui et trois autres anciens soldats canadiens avec qui il a fait le voyage pour l’Ukraine ont été chaleureusement accueillis par des Ukrainiens infiniment reconnaissants. “Ils étaient tellement contents de nous voir arriver. C’était comme si nous étions immédiatement leurs vrais amis”, s’émeut-il.
Il explique qu’en franchissant la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, il a croisé le flux de centaines de milliers de réfugiés ukrainiens qui marchaient dans la direction inverse pour fuir les zones de conflit. Pour Wali, c’est très clair: “Je veux aider ces gens, c’est aussi simple que ça. Je me dois de venir en aide à ceux qui se font bombarder juste parce qu’ils veulent être Européens et pas Russes”.
S’il a beau être un habitué de la guerre, le changement de vie est radical pour celui qui exerçait depuis des années maintenant comme programmateur informatique au Canada. Il fait à nouveau face au danger, et cette fois en tant que jeune papa et dans la plus grande guerre qu’a connue l’Europe en sept décennies. Depuis son arrivée sur le sol ukrainien, il vit avec différents vétérans dans une maison en attendant d’intégrer la légion internationale sur place.
Il y a une semaine, j’étais encore occupé à programmer. Maintenant, je prends des missiles antichars dans les abris logistiques pour tuer de vraies personnes… Voilà ma réalité désormais
“Il y a une semaine, j’étais encore assis à un bureau en train de programmer sur un ordinateur. Aujourd’hui, je me charge en missiles antichars pour éliminer de vraies personnes… Voilà ce qu’est devenue ma réalité, désormais”, conclut-il.
Selon les autorités ukrainiennes, des milliers d’étrangers se sont immédiatement portés volontaires pour intégrer la légion internationale après l’appel à l’aide lancé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Des Belges ont aussi répondu présents, quelque 50 compatriotes ont ainsi décidé de regagner l’Ukraine pour freiner l’invasion russe et venir en aide à la population locale.
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