🇺🇦 «Le pilote ne peut se fier qu’à lui-même»: dans le Donbass, des hélicoptères ukrainiens au bord de la rupture
Nos envoyés spéciaux dans l’est de l’Ukraine sont allés à la rencontre d’une brigade héliportée. Des pilotes d’hélicoptères et leurs équipages qui prennent tous les risques pour aller cibler les positions russes autour de la ligne de front. Le tout sur des appareils au bord de la rupture, mis en service sous l’ère soviétique, dans les années 1980.
Dans la même seconde, trois appareils décollent et partent en rase-mottes vers la ligne de front. Il y a une demi-douzaine d’hommes à bord. Pilotes, navigateurs, mitrailleurs sortent en moyenne trois fois par jour, pour des missions très courtes et très dangereuses…
On reçoit des coordonnées la veille. Par exemple, on sait qu’à tel endroit, il y a un regroupement de troupes ennemies, avec des mortiers. On monte 30 roquettes sur un appareil, 30 roquettes sur le deuxième. Quand elles touchent le sol, ça couvre 800 mètres de terrain. Et on reçoit l’info en rentrant : « Après votre passage, mortiers détruits. »
L’unité du capitaine Vitaly fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a : des modèles soviétiques, Mi-8 et Mi-24, mis en service il y a 40 ans. Les équipages les poussent au maximum, les mécanos les maintiennent en état de marche, mais face à la machine de guerre russe, ça ne suffit plus.
On ne peut pas verrouiller les cibles parce qu’on n’a pas de systèmes radar à bord, qui seraient capables d’identifier la bonne trajectoire et de rester sur l’objectif. Aucune de nos armes n’est guidée, et pour tirer, le pilote ne peut se fier qu’à lui-même, qu’à son expérience du terrain. À la moindre erreur, il peut rater sa cible.
Il nous faut des équipements modernes, nous dit cet officier. Des projectiles à guidage laser, des armes de haute précision, pour limiter nos pertes.
RFI