🇺🇦 La guerre en Ukraine est-elle en train de basculer?
L’Ukraine aurait repris en cinq jours “plus de territoires que les Russes n’en ont conquis dans toutes leurs opérations depuis avril”, selon l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), basé à Washington.
“Depuis début septembre, plus de 3.000 km² sont revenus sous contrôle ukrainien”, a déclaré dans un communiqué le général Valeri Zaloujny, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, au sujet de la contre-offensive en cours dans le nord-est du pays. “Nous sommes à 50 kilomètres de la frontière” russe, a-t-il ajouté.
500 km² repris aux Russes dans le Sud
L’armée ukrainienne aurait notamment repris aux Russes 500 km² de territoires en deux semaines dans la région de Kherson, une première estimation chiffrée de ses gains territoriaux dans le sud. “Nos succès de ces deux dernières semaines sont assez convaincants”, a dit à la presse Natalia Goumeniouk, la porte-parole militaire pour le Sud, “nous avons libéré environ 500 km² ». Selon elle, les localités de Vysokopillia, Biloguirka, Soukhy Stavok et Myrolioubivka “sont entièrement sous bannière ukrainienne”.
“Troisième étape” de la guerre
Alors que le conflit en est à son 201e jour, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, a parallèlement décrit cette contre-offensive comme la “troisième étape” de la guerre: “La première étape visait à dissuader les Russes. La deuxième a consisté à établir un équilibre entre eux et nous sur le front, à stabiliser le front, et à tester leurs capacités de résilience”, a décrit le ministre.
Objectif? Libérer toute l’Ukraine
Les objectifs de l’Ukraine sont la libération de tous les territoires occupés, “y compris la Crimée (NDLR: annexée par la Russie en 2014), Louhansk et Donetsk (NDLR: dans le Donbass)”. “Nos gardes-frontières installeront leurs postes sur la frontière russo-ukrainienne, là où elle se trouvait en 1991″, a averti le ministre.
L’Ukraine peut-elle vaincre la Russie?
“Les Ukrainiens vont tenter de gagner le plus de terrain possible avant l’hiver, avec la neige, le froid, la pluie et la boue. Les Russes quant à eux vont devoir s’adapter à cette nouvelle donne pour revenir à un statu quo”, commente, auprès du Huffpost, Carole Grimaud, chargée de cours en géopolitique de la Russie à l’université Paul Valéry de Montpellier. La fin de la guerre n’est pas pour tout de suite: “Il faudrait que ces reconquêtes soient consolidées, qu’elles soient plus importantes. Il faudrait que l’Ukraine soit davantage en position de force pour pouvoir négocier. 3.000 km², ce n’est pas assez pour négocier, c’est trop peu. Mais c’est assez pour infliger une défaite à la Russie, stratégique et psychologique” complète-t-elle.
Les territoire conquis par la Russie depuis 2014, dont la Crimée, sont estimés à 80.000 km², soit 20% du territoire ukrainien.
“Ces victoires font peur à la Russie”
“Ces victoires font peur à la Russie (…) Elles démontrent que l’Ukraine est capable d’infliger des pertes considérables. C’est une claque pour l’armée russe qui commence à faire des remous dans le pays. Même le président tchétchène Ramzan Kadyrov s’est permis de critiquer la stratégie de l’armée russe”, conclut-elle, non sans évoquer une “humiliation” pour Moscou.
“Les troupes russes sont usées”
“Depuis juillet, c’est peut-être là le vrai tournant en réalité, on s’aperçoit que les Russes sont usés, les troupes anciennes ont été usées et remplacées par des recrues de moindre qualité, en moins grand nombre”, explique quant à lui le colonel Michel Goya sur BFMTV.
Un “fiasco militaire majeur”
Pour le général Jérôme Pellistrandi, également consultant sur la chaîne française d’information en continu, il s’agit bel et bien d’un “fiasco militaire majeur” pour la Russie qui a été facilité par les armes et les conseils militaires envoyés par l’Occident.
Retrait russe et “regroupement” à l’Est
Les forces russes ont été contraintes de se retirer de plusieurs zones de la région de Kharkiv (est de l’Ukraine), notamment des villes clés de Koupiansk et Izioum, face à une contre-offensive éclair de l’armée de Kiev. Ce recul, présenté comme un “regroupement” par Moscou pour défendre la région de Donetsk, a suscité l’incrédulité de plusieurs éditorialistes et blogueurs pro-Kremlin ces derniers jours.
La Russie poursuit l’offensive
Malgré ce revers, l’offensive en Ukraine “va se poursuivre jusqu’à ce que les objectifs initialement fixés soient atteints”, a insisté lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’un point de presse. Il a ajouté qu’il n’y avait actuellement “pas de perspective de négociations” entre Kiev et Moscou.
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