🇺🇦🇷🇺 Vers des négociations russo-ukrainiennes à Istanbul : une paix possible ou simple mise en scène diplomatique ?

🇺🇦🇷🇺 Vers des négociations russo-ukrainiennes à Istanbul : une paix possible ou simple mise en scène diplomatique ?

Une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky est annoncée jeudi à Istanbul pour discuter d’un possible accord de paix. Mais selon plusieurs experts, notamment le colonel Roger Housen, peu de chances que ce sommet débouche sur des résultats concrets. En toile de fond, une Europe impuissante et une Turquie en quête d’influence.

Une rencontre à haut risque

Le Kremlin et Kiev ont annoncé une possible rencontre jeudi à Istanbul entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky pour relancer des pourparlers de paix. Mais l’ancien colonel et analyste militaire Roger Housen doute que cette rencontre ait réellement lieu sous ce format : « Moscou trouvera probablement un prétexte pour envoyer des représentants au lieu de Poutine », affirme-t-il.

L’Ukraine, soutenue par plusieurs pays européens, réclame un cessez-le-feu immédiat de 30 jours. Mais cette proposition est jugée « irréaliste » en l’absence de force de supervision neutre sur le terrain.

Les véritables exigences de Moscou

Selon le Kremlin, il faut d’abord « éliminer les causes profondes du conflit ». En clair : empêcher l’Ukraine de s’intégrer à l’OTAN ou à l’Union européenne, obtenir sa démilitarisation et sa transformation en un État neutre, voire vassal. La Russie ne cache pas son objectif : garder l’Ukraine dans sa sphère d’influence et interdire toute avancée occidentale à ses frontières.

Le refus de Poutine de renoncer à la Crimée, annexée en 2014, ainsi qu’aux territoires conquis depuis 2022 dans quatre provinces ukrainiennes, reste un obstacle majeur. Ces zones sont désormais considérées par Moscou comme faisant partie intégrante de la Russie, et ne seront pas restituées à Kiev, selon l’expert.

Poutine et Trump, une stratégie parallèle ?

Alors que l’Europe brandit la menace de nouvelles sanctions contre Moscou en cas d’échec du cessez-le-feu, la Russie semble peu impressionnée. « Poutine ridiculise les dirigeants européens, avec l’appui tacite de Trump », analyse Roger Housen.

Donald Trump a en effet salué l’initiative de Moscou sur ses réseaux sociaux, mais sans appuyer la position des capitales européennes. Une attitude qui affaiblit, selon les observateurs, la crédibilité des Européens sur la scène diplomatique.

Erdogan, arbitre opportuniste

En accueillant les négociations à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan se place en médiateur stratégique. Fort de ses relations commerciales avec les deux camps, il profite de la guerre pour accroître sa stature internationale. Fournisseur de drones à l’Ukraine, il soutient aussi les exportations agricoles et d’engrais russes via la Turquie.

Cette posture lui permet de renforcer son influence régionale tout en stimulant l’économie turque, en difficulté depuis plusieurs années.